Selon nos confrères de L’Express, le 24 décembre 2014 une patrouille aérienne repérait, dans la région de Gao, deux convois de drogues roulant à quelques kilomètres l’un de l’autre. « Le premier était escorté par des 4×4 battants pavillons de la Coordination des mouvements de l’Azawad ; le second, par des véhicules portant les couleurs du Gatia… » poursuit notre source sécuritaire. Ce jour-là, les deux mouvements ennemis avaient mieux à faire que de se tirer dessus.
Donc, les arrivages de cocaïne se poursuivent au nord. Selon toujours les informations de nos confrères français, deux petits avions se sont posés, entre les 13 et 15 mars derniers, dans le Nord-est. L’un vers Ménaka, à proximité de la frontière nigérienne. L’autre à une soixantaine de kilomètres de Tabankort. Chacun d’eux transportait 500 kilos de cocaïne.
Ce qui en dit long sur le sentiment d’impunité des narcos, quand on connaît les moyens de surveillance dont dispose Barkhane, l’opération militaire française chargée de combattre les groupes jihadistes. Sans oublier les 6000 soldats opérationnels de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
« Notre mission est avant tout de protéger les civils. Nous n’avons pas de mandat spécifique pour lutter contre les trafics, souligne RadhiaAchouri, porte-parole de la Minusma. Mais nos patrouilles peuvent dissuader des groupes d’agir au grand jour ». Quant à Barkhane, sa cible prioritaire reste les groupes jihadistes qui sillonnent toujours l’immensité sahélienne.
« Les trafiquants représentent l’adversaire que chacun préfère éviter, relève un expert. La communauté internationale devrait lutter contre eux de manière résolue et cohérente, car ils sont au croisement de tous les maux qui gangrènent la région ».
En attendant, une odeur de poudre empoisonne l’air limpide du désert.
Nabila