Le journal en ligne français Mediapart croyait frapper un grand coup en publiant la retranscription d’écoutes de la justice française dans son édition du 22 mai. Il s’agit de conversations entre l’homme d’affaires français Michel Tomi et les présidents Ali Bongo Ondimba et Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). L’article, suivi d’un second, a été repris en boucle par plusieurs medias français, sans qu’aucun, pourtant d’habitude si prompts à le faire, ne dénonce la violation flagrante du secret d’une instruction, qui concerne une affaire franco-française en cours de traitement par la justice. Le fait que des chefs d’Etat africains soient écoutés ne les a pas non plus dérangés, alors que les écoutes d’un ancien président au pseudonyme de Paul Bismuth et de la chancelière Merkel par les services américains en avaient dégoûté plus d’un…
Même l’opposition malienne, sentant que le sujet ne fait plus recette, n’a officiellement pipé mot, soucieuse d’être en phase avec une opinion publique nationale qui ne cesse d’applaudir IBK depuis son fameux discours du 15 mai. Quant à la presse malienne, elle a, à l’unisson dénoncé « la ficelle trop grosse » d’une manœuvre visant à salir une nouvelle fois un homme soucieux du respect de la souveraineté de son pays, « ni plus, ni moins ». Mais à qui profite le crime ? Même s’il est difficile de croire que la « France officielle » soit derrière ces coups fourrés, on ne peut nier que certains « milieux » aient intérêt à déstabiliser un pays sur la voie sinueuse d’un redressement tant attendu, et qui veut ménager ses intérêts.
Au final, l’affaire n’aura eu pour conséquence que de mettre en évidence le manque de déontologie de certains medias donneurs de leçon, mais surtout de renforcer IBK à un moment où son action nécessite l’accompagnement de tout un peuple. Ils ont oublié qu’au Mali, les victimes ont toujours raison.
Mahamadou Camara
mcamara@journaldumali.com
Publié dans Journal du Mali l’Hebdo du 28 mai 2015