Le respect des frontières héritées de la colonisation a été un principe édicté par la défunte Organisation de l’Unité Africaine (OUA), pour éviter des conflits meurtriers entre les Etats africains. Force est de constater que ce principe ne tient plus la route depuis que le Soudan a été divisé en deux Etats avec le soutien de certaines puissances impérialistes dont la France. Les Hommes bleus qui ne représentent, à peine, un quart de la population malienne ont pour la énième fois tenté de faire du Mali deux Etats. Soutenus par de puissances impérialistes, qui veulent reproduire au Mali ce qu’ils ont réussi ailleurs.
La France qui n’a pas encore digéré sa tentative de création de l’Organisation Commune des Etats Riverains du Sahara (O CRS) est certainement revenue à la charge contre le Mali.
Flash back !
Dans ce dessein machiavélique de l’hexagone les divergences apparaissent très tôt entre la France et le peuple Algérien. Partant, le 8 Mai 1945, la métropole qui vient de sortir de la seconde guerre mondiale humiliée et affaiblit réprime dans le sang une manifestation de la population algéroise. Il a fallu la déclassification des archives pour que le monde découvre ce massacre horrible que la France comme à ses habitudes a voulu camoufler. Ce malentendu entre l’hexagone et sa colonie algérienne va pousser la population a crée le Front de Libération National qui va combattre la France pour obtenir son indépendance.
Pire, après cette tentative de se maintenir en Algérie la France entreprend des essais nucléaires dans le Sahara dans le cadre d’une opération secrète baptisée « GERBOISE BLEUE », les populations de cette partie du monde souffrent des radiations de ces essais et demandent à présent réparation à la France. Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, suite aux accords d’Evian, les harkis qui ont combattu auprès des troupes coloniales qui sont des algériens seront abandonnés à leur triste sort et seront massacrés en représailles à leur soutien à la France par les militaires algériens. Un autre fait marquant qui va encore plus ternir l’image de la France, la révolte de Thiaroye.
En effet, le 1 décembre 1944, il devait être 6 h ou 6h. 15 mn lorsque le camp de Thiaroye est cerné tout simplement parce que des tirailleurs africains ont réclamé leurs primes que la métropole avait promis. Les militaires qui ont vaillamment combattu les allemands à bout de patience avaient pris en otage un général français pendant 24 h. Pour les français, il faut laver cet affront perpétré par des soldats noirs. Un autre incident qui va pousser l’hexagone à commettre l’irréparable, le général Magnan venu de Dakar pour rencontrer les tirailleurs se voit encercler et pour se tirer d’affaire il sera contraint de donner sa parole pour pouvoir rallier Dakar. Après son départ le massacre peut commencer, 23 tirailleurs sénégalais seront tués , le 24 eme un sous-officier soudanais sera abattu à ‘’Thiaroye Gare’’ pour avoir refusé de monter à bord du train qui devait le ramener par respect pour son serment de ne pas trahir les autres. Au delà de l’Afrique les puissances impérialistes ont continué leurs sales besognes pour conserver leurs intérêts égoïstes.
Sachant que Haïti est un pays rebelle, les Français ont pris soin de soutenir la république dominicaine, partie la plus riche de l’île qui s’est détachée du reste du pays.
Que dire de la Syrie et du Liban, un même pays que la France s’est arrangée à diviser. La Grande Bretagne sachant bien que le Koweït est un pays riche en or noir s’est attelée à le détacher de l’Irak, alors qu’il faisait partie de la province de Bassora. Une tentative irakienne pour récupérer le territoire a obligé la Grande Bretagne à intervenir. La revendication de cette enclave par Saddam Hussein est à l’origine de la première guerre du golfe.
L’intangibilité des frontières héritée de la colonisation, Robert Mugabe président en exercice de l’Union africaine l’a rappelé lors de la signature de l’accord de paix le 15 Mai dernier à Bamako. Ce principe, les impérialistes se sont arrangés à le violer en arrachant du Soudan, le Soudan du Sud qui est en proie à une terrible guerre civile depuis.
Mais, le Mali n’est pas le Soudan, pour prouver cela, il ya eu une grande manifestation de soutien au président IBK et à la paix, une façon de remettre Mediapart dans ses petits souliers. Et la France en inaugurant à San Martin le musée de l’esclavage pour reconnaître sa responsabilité historique ne doit pas commettre d’autres erreurs susceptibles de compromettre la postérité. Avec cette nouvelle génération de jeunes africains rien ne sera plus comme avant.
Badou S. Koba