Dans la parution Nº 04 du journal Infosept en date du vendredi 31 janvier 2014, nous attirions l’attention des pouvoirs publics sur la nécessaire modernisation de notre armée par la création d’une unité d’élites de cybersoldats entrainés capables de défendre l’espace cybernétique malien. Et dans le Nº 40 du lundi 9 mars 2015, le cri de cœur était lancé autrement en demandant à nos autorités de sécuriser nos frontières, en s’inspirant de l’exemple de l'Arabie saoudite qui venait de choisir EADS, le géant européen de l'aéronautique et de la défense pour la surveillance électronique de ses 9000 kilomètres de frontières.
Aujourd’hui, c’est la France qui vient de lancer pareille initiative. S’inspirant de l’exemple de la Chine, qui a depuis une dizaine d'année son "armée de l'ombre" pour faire la contre-propagande sur le Web, le Premier ministre français Manuel Valls a annoncé la mise sur pieds d’une Fondation de droit privé qui aura pour charge d'alimenter un "bataillon de community managers de l'État". En somme, leur outil de contre-propagande pour s'opposer à l’organisation sur internet et dans les réseaux sociaux du djihadisme et du terrorisme contre la France.
Internet est donc bel et bien devenu une zone de guerre et constitue pour les États modernes le prolongement de la souveraineté territoriale physique. Il constitue le cinquième terrain de bataille après l'Air, la Terre, la Mer et l'Espace. Sur Internet, se sont développées de nouvelles formes de conflits et le réseau est devenu, depuis, une extension des champs de bataille terrestres que les États ne peuvent plus ignorer. Ce n’est pas de la science fiction, on peut paralyser un pays entier rien qu’en ciblant ses principaux systèmes informatiques. Et le Général américain, William T. Lord, disait à ce propos qu’un ordinateur pouvait virtuellement être à l'origine de plusieurs 11 Septembre. «Vous n'avez besoin ni d'une armée, ni de marines, ni d'une aviation hors-pair pour battre les Etats-Unis», explique un «hacktiviste».
Le Mali peut donc et doit doter son armée d’une telle unité spéciale entièrement dédiée aux opérations de cyberguerre. Pour se convaincre, il n’y a qu’à regarder cette vidéo intitulée : « la Guerre invisible » qui circule depuis sur Youtube. Elle permettra de convaincre les plus sceptiques sur l’utilité et sur l’urgence d’une telle force au Mali. Le MNLA et la CMA qui l’ont compris, utilisent pleinement ces technologies. Ils ont déjà gagné la guerre de l’information et du renseignement contre notre armée. Enlevez leur cette capacité de communiquer et de nuisance sur le Mali et la paix est gagnée à moitié. Les opinions extérieures sur la crise sont en partie alimentées par les ragots des ennemis du Mali qui sont malheureusement souvent les seules informations que l’on trouve sur internet quand on veut s’informer sur la situation au Mali.
O’BAMBA