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Contre les agressions dont ils font l’objet : Les policiers haussent le ton
Publié le lundi 1 juin 2015  |  L’Humanité




Suite une mission de lutte contre l'abattage clandestin, qui a eu lieu dans la nuit du vendredi au samedi 23 mai 2015, le Comité Syndical de la Police (section du GMS) décrie l'attitude des chefs hiérarchiques.

La devanture de GMS
La devanture de GMS
Il a organisé à cet effet une conférence de presse animée, le vendredi 29 mai 2015 au GMS, par Haï Dramé, secrétaire général par intérim du syndicat, en présence des sergents AbdrahamaneBagayoko, Bakary Bengaly, Cheick Oumar Bah et Yacouba Diarra, tous membres du bureau syndical.

De quoi s’agit-il ?

Selon le conférencier, dans la cadre de la lutte contre l’abattage clandestin, la direction régionale de la Santé de Bamako a sollicité, comme d’habitude, le concours des éléments du GMS afin d’accompagner les agents de santé chargés de débusquer les auteurs d’abattages clandestins. La direction du GMS mit à la disposition des agents santé 10 policiers. L’opération a eu lieu au marché de Ouolofobougou-Bolibana, entre 5 et 6 heures du matin. Arrivée au marché local, la délégation trouva des hommes en train d’abattre des animaux; les intérerssés furent interpellés. Quand les éléments de santé voulurent emporter la viande suspecte, une petite foule d’inconnus sortent de divers coins du marché pour l’empêcher. Il s’ensuit une altercation entre policiers et assaillants. Un de ceux-ci se saisit de l’arme d’un policier; l’arme se déclenche, blessant un vétérinaire et deux assaillants. Puis les bandits s’enfuient.La mission retourne finalement au GMS. Curieusement, deux jours plus tard, les assaillants se rendent avec l’arme à la radio FR 3 et déclarent avoir été agressés par la police; ils se rendent ensuite à la brigade de la gendarmerie de Bamako-Coura où ils déposent l’arme.

Le conférencier s’étonne que la gendarmerie ait laissé partir ces hommes qui se sont opposés à la force publique et ont emporté une arme de la police. Il se dit, par ailleurs, indigné du lâchage du directeur national de la police qui a fait savoir qu’il avait, depuis avril 2015, interdit au GMS de participer à des missions dirigées contre les abattages clandestins. « Nous n’avons jamais appris une telle interdiction », s’écrie Haï Dramé. Dramé met en garde la hiérarchie : « Si nos dix camarades sont inquiétés pour avoir cherché à sauver leur vie dans l’exercice de leurs fonctions, notre syndicat protestera par toutes voies légales ».

Pour Haï, la réforme de la sécurité passe par le strict respect de l’uniforme. Le syndicaliste déplore l’incivisme grandissant qui a conduit une femme enceinte et ses soeurs à battre copieusement une policière. Un fils d’un ministre a aussi agressé un policier pour avoir appliqué une consigne donnée par l’épouse du ministre. Un élément de la Brigade Spéciale d’Intervention est, selon le conférencier, détenu pour avoir secouru deux policiers de la circulation routière qui ont failli se faire tuer par un chauffeur ivre. Le célèbre inspecteur de police, Papa Mamby Keïta, a récemment fait l’objet de plainte d’une agente d’Orange-Mali qu’il avait convoquée.Le conférencier demande l’application, en faveur des policiers, de l’article 31 du Statut des policiers qui stipule : « Les fonctionnaires de la Police Nationale ont droit à une protection contre les menaces, outrages, injures ou diffamations dont ils peuvent faire l’objet dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. L’Etat est tenu de leur assurer efficacement cette protection et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en résulterait… « . Au lieu de la maison d’arrêt, le statut prévoit qu’un policier placé sous mandat de dépôt soit détenu à l’Ecole Nationale de police. Des dispositions que l’Etat ne cesse de violer, au péril de la vie des policiers qui viennent côtoyer, en prison, des bandits qu’ils ont l’habitude d’interpeller.



Abdoulaye Koné
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