Voilà bien une autre affaire qui vient mettre le DG de la Police en mal avec ses propres subordonnés. Pas seulement le DG Kansaye !
Des éléments du GMS saisis pour une mission avec les services vétérinaires destinée à lutter contre les abattages clandestins pour le bien être de la population aurait été pris à partie par des groupes de bouchers au marché de Oulofobougou –Bolibana. Cette altercation a occasionné des tirs et des blessures. Les agresseurs ont emporté l’arme d’un policier à la Radio FR3 puis à la BT de Bamako Coura. Pour sa part, le PG a interpellé les dix agents. C’est face à cette situation que le comité syndical du GMS MO est monté sur le créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie « d’irresponsabilité du DG Kansaye et du Commandant GMS». C’était à la faveur d’un point de presse animé par le SG par intérim Sergent Hai Dramé Vendredi dernier au GMS, en présence de plusieurs membres du bureau dont les Sergents, Abdramane Bagayoko Secrétaire aux revendications, Bakary Bengaly (S. Administratif), Cheick O Bah (chargé de communication), et Yacouba Diarra.
Aux dires du SG du comité GMS par intérim, le Sergent Hai Dramé, c’est le Samedi 23 Mai dernier, aux environs de 5h du matin qu’une mission composée de 10 éléments du GMS et des vétérinaires, à la faveur d’une opération de saisie de viandes non soumises au contrôle, sont tombés sur des jeunes dont des loubards en possession des bœufs qu’ils avaient dépecés.
Les suspects n’ont pu fournir la moindre explication justifiant leur acte et l’origine des animaux abattus. Les vétérinaires décidèrent alors d’emporter la viande pour contrôle. Ils se heurtèrent à une farouche résistance des jeunes. Ainsi, les policiers présents pour assurer la sécurité des agents ont intervenu.
Le premier agent qui tenta d’agir fut agressé par un loubard et son arme PM arrachée. Les autres éléments ont utilisé des gaz lacrymogènes afin de les disperser. Mais ils étaient déterminés à abattre l’homme en tenue. S’en est suivi des tirs de sommation et une balle atteignit un vétérinaire au pied et il eut des blessures de part et d’autre. Les loubards emportèrent l’arme avant de se présenter avec celle-ci à la radio FR3 puis à la BT de Bamako-coura a indiqué l’orateur.
Des éléments livrés par la hiérarchie
«Nous avons constaté avec beaucoup d’amertume, que les 10 éléments ont été purement et simplement abandonnés par le DG et le commandant GMS, pressés de livrer ceux-ci à la gendarmerie afin qu’ils soient entendu sur le dossier ».
«Chacun à son niveau veut avoir un justificatif. Le DG Kansaye dit avoir interdit cette mission à travers une note technique datant du 1er Avril 2015. Ce qui s’avère faux ! Il s’agit d’une fuite en avant du DG Kansaye, déjà mouillé dans l’affaire BMW X6, craint sa noyade. Le commissaire du 2ème arrondissement, territorialement compétent dit n’avoir vu aucune correspondance interdisant la dite patrouille. Mais le commandant GMS, Commissaire Divisionnaire Dioubali Diawara se voit dans l’obligation de l’attester, bien que n’ayant pas connaissance de cette prétendue note de service interdisant la patrouille contre les abattages clandestins. Il décide de punir deux des 10 éléments à savoir le chef de fil et le policier dont l’arme fut arrachée. Ce qui fut fait».
Toute chose qui n’a pas été du goût du syndicat affirme qu’il s’agit d’une mission régalienne du GMS. «Au moment des faits, poursuit le conférencier, on s’est farouchement opposé à cette désignation si l’effectif n’était pas augmenté car, ce n’est ni la première encore moins la seconde que des blessés se font enregistrés à la suite de ce type d’opération. C’est ce qui a amené le nombre à 10 éléments. Et plusieurs fois, des vétérinaires furent agressés ; ce qui a justement nécessité le concours de la police pour assurer leur sécurité. Et dès lors, c’est la police qui mène cette mission. Mais à chaque fois, les blessés se soignent à leurs propres frais ! Une violation flagrante des textes. L’art 31 stipule que « les fonctionnaires de la police nationale ont droit à une protection contre les menaces, outrages, injures ou diffamations dont ils peuvent faire l’objet dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. L’Etat est tenu de leur assurer effectivement cette protection et de réparer le cas échéant, le préjudice qui en résulterait, compte tenu des mesures découlant de l’application de la législation sur les pensions. Dans le cas où un fonctionnaire de la police nationale est poursuivi par un tiers pour faute de service et que le conflit d’attribution n’a pas été élevé, l’Etat doit le couvrir des condamnations civiles prononcées contre lui».
«Aussi l’Art 33 stipule que « l’Etat doit assurer la défense du fonctionnaire de police faisant l’objet de poursuites judicaires pour un acte accompli dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. Le fonctionnaire faisant l’objet d’une poursuite judiciaire sera mis à la disposition de la Direction de la police Judiciaire de la Direction générale de la police nationale. Toutefois, pour les besoins de détention provisoire avant le jugement définitif, le fonctionnaire de police en service à Bamako et ses environs est gardé dans les locaux de l’école nationale de police. Quant au fonctionnaire de police d’autres localités, il est mis à la disposition du Directeur Régional territorialement compétent».
Selon le secrétaire aux revendications, le Sergent Abdramane Bagayoko, «porter la main sur un policier ne suscite aucune crainte. Il est aujourd’hui évident que la reforme de la sécurité passe par le strict respect de l’uniforme. Aujourd’hui, l’incivisme devient de plus en plus grandissante et le comble est que les articles qui nous incriminent sont applicables, mais ceux qui nous protègent sont ignorés» a indiqué le sergent Bagayoko avant de donner des illustrations.
Nombreux, à ses dires, sont des policiers en détention à la Maison d’Arrêt centrale de Bamako-Coura en violation de l’article33: «la policière battue par une femme enceinte et ses sœurs puis un soit-transmis; le fils d’un ministre du gouvernement qui a agressé un policier pour avoir appliqué une consigne donnée par sa maman; le cas d’un élément de la Brigade spéciale d’intervention qui est encore sous les verrous pour avoir secouru deux autres policiers de la CCR qui ont failli se faire tuer par un chauffeur en état d’ivresse en tirant sur les pneus du véhicule ; celui de «l’Epervier du Mandé» Papa Mambi Keita Inspecteur Divisionnaire et Officier de Police Judicaire qui s’est vu interpellé par la gendarmerie à travers un soi-transmis du PG Daniel Tessougué à propos d’une affaire de détournement impliquant une dame d’Orange… Sans être entendue, elle obtient le quitus du DG de la Police qui, à travers Ami Kane aurait demandé la libération des détenus et le classement du dossier. Comme si cela ne suffisait pas l’Officier de police fut interpellé pour harcèlement ! ».
Comment comprendre, s’interroge le conférencier, «qu’une arme connue pour être un bien de l’Etat et appartenant à la police, se retrouve entre les mains des civils qui la ramènent dans une brigade de gendarmerie sans qu’ils ne soient au moins soumis à des interrogatoires ?».
Selon les conférenciers, le Procureur Général saisi du dossier a adressé un soit-transmis de mise à disposition des éléments au DG de la Police. L’information suit son cours.
En attendant, le Syndicat du GMS MO, à travers cette rencontre se dit prêt à user tous les moyens légaux pour mettre fin à ces abus à défaut d’autres hypothèses sont envisageables.
Coulou