Dans le cadre de l'entretien routier, le Mouvement international pour la renaissance d'une Afrique unie (MIRAU) a initié une étude sur la gestion des fonds de péage pour renforcer les capacités de l'ensemble des acteurs impliqués dans la mise en œuvre, du suivi et évaluation, de contribution à la redevabilité en direction des populations.
La restitution de l’étude présentée par le consultant Assane Koné, a eu lieu, jeudi 28 mai, au siège du groupe de suivi budgétaire.
Après des formations sur le processus de redevabilité dans les régions de Koulikoro, Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti, voilà que le mouvement international pour la renaissance d’une Afrique unie (MIRAU) initie une étude sur la gestion des péages qui vise à contribuer à la lutte contre la corruption et enfin à promouvoir la participation citoyenne.
En effet, la problématique de la gouvernance au Mali constitue un enjeu majeur pour le développement surtout en cette phase de sortie de crise. Cette gouvernance ne saurait être effective sans une implication active des organisations de la société civile. La gestion des routes au Mali, aux dires du secrétaire général du Mirau, Harouna Koné, plus particulièrement en ce qui concerne les péages reste méconnue par la majorité des citoyens maliens.
Pour le consultant, Assane Koné, le Mali compte un total de 29 postes de péage à travers le pays avec 400 agents employés. Parmi eux, 28 sont fonctionnels. Seul le poste de Wabaria à Gao est à l’arrêt, à cause de la crise dans le Nord du Mali. Les ressources mobilisées par le péage sont estimées à 2,5 milliards de FCFA par an et constituent une goutte d’eau dans l’entretien routier au Mali. Une partie de cette somme est utilisée par l’Autorité routière pour l’entretien routier et pour le fonctionnement des postes de péages. L’autre partie est versée aux mairies des communes qui accueillent les postes de péage sur leur territoire au titre de la contribution au développement.
En ce qui concerne le fonds d’entretien routier, le Mali a aujourd’hui besoin de 50 milliards de FCFA par an pour faire l’entretien des routes. Mais, le budget disponible aujourd’hui à l’autorité routière est d’environ 22 milliards de FCFA. Selon l’Autorité routière environ 1 milliard seulement des 2,5 milliards de FCFA sont investis dans l’entretien routier. Les fonds collectés des recettes des péages servent exclusivement au financement de l’entretien routier et à l’amélioration de la sécurité routière. Les recettes collectées au niveau d’un poste se répartissent comme suit : 90 % destinés à l’entretien routier ; 7 % constituant une provision pour assurer la maintenance et le renouvellement des équipements du poste ; 3 % pour appuyer les efforts de développement de la collectivité locale qui abrite le poste. Selon M. Koné, le fait que les tickets soient valables jusqu’à minuit paralyse un peu les recettes. La logique aurait voulu que l’usager paye à chaque passage. Mais au Mali, après avoir pris un ticket, l’usager peut passer autant de fois qu’il le souhaite jusqu’à minuit. Pour être conforme avec la philosophie du péage, cela doit être révisé.
Ainsi, le consultant recommande que pour éviter les fraudes au niveau des péages, il faut équiper les postes d’un dispositif qui minimise l’intervention de l’homme, sensibiliser les agents sur leur conscience professionnelle, faire une campagne de sensibilisation sur la catégorie des véhicules qui bénéficie d’exemption, faire une campagne de sensibilisation afin que les porteurs d’uniforme et certains hauts cadres acceptent de s’acquitter de la redevance aux postes péages.
Il propose également à l’Autorité routière d’organiser systématiquement chaque année une cérémonie pour faire le bilan financier du système de péage au Mali. Au cours de cette cérémonie, l’accent doit être mis sur les recettes annuelles par poste de péage, la part qui va dans le fonctionnement des postes avec tous les détails nécessaires, celle qui va dans l’entretien routier et celle qui est versée aux communes avec la précision de la part de chaque commune.
Mah Thiam KONE