Hier, dans la capitale Ivoirienne, les administrateurs de la Banque Africaine de Développement (BAD) ont élu le nouveau Président de l’institution financière africaine, en la personne du candidat du Nigéria Akinwuni A. ADESINA qui succède ainsi au Rwandais Donal KABERUKA. Il a été élu, nous rapporte t – on, à l’issue de six tours de scrutin avec plus de 60% des suffrages devant les deux autres finalistes, la Cap-verdienne Cristina Duarte et le Tchadien Kordjé Badoumra.
En lice pour le prestigieux et juteux poste, plusieurs candidats de pays africains dont le Mali qui avait présenté et défendu la candidature de Birama Sidibé, ancien de la BAD. Notre compatriote n’a pas franchi le 3ème round avant de terminer sa course pour la présidence de la prestigieuse institution financière internationale dédiée à l’Afrique. Les 80 Gouverneurs qui composent la BAD ont préféré porter leur dévolu sur le Nigérian ADESINA pour « ses performances » et « son mérite », à en croire la ministre des finances du géant Nigéria.
Pourquoi le candidat malien n’a pas passé
Notre compatriote Birama Sidibé a, sans nul doute, le profil du job, mais il semble ne pas bénéficier, à souhait, le soutien nécessaire de son pays. Dans ce genre d’élections, quelque soit la valeur du candidat, le soutien du pays est indispensable. Non seulement le temps est de l’or dans ce genre d’opérations, mais aussi les contacts. Le jeu et le vrai se passe ailleurs. Pour la candidature de Birama Sidibé, nous n’avons pas senti le soutien qu’il faut. A part le « tapaleux » médiatique (excuser du terme) que nous avons vus pour présenter ledit candidat. En la matière, la diplomatie secrète est privilégiée. Le Président de la République en tête et les émissaires de haut niveau qu’il envoie ça et là.
Nous nous rappelons de la candidature d’Hamadoun Touré au poste de Secrétaire général de l’IUT, à Antalya (Turquie) en 2006, où le pays a mis le paquet, tant, du point de vue diplomatique que de l’exploitation de tous les canaux et réseaux allant jusqu’aux relations personnelles. Tout a été mis en branle, y compris l’implication personnelle du Président de la République, en son temps Amadou toumani Touré. Une commission de candidature a été mise en place et dont la présidence a été déléguée par le ministre Drabo au directeur du Comité de Régulation des Télécommunications (CRT) Modibo Camara. Discret et efficace, le ministre Drabo a conduit avec brio la candidature de notre compatriote. Ce fut une vraie bataille diplomatique, avec l’appui de pays africains et des pays amis du Mali. Hamadoun a été élu en 2006, puis réélu en 2010, à Guadalajara au Mexique.
Il faut rappeler qu’en son temps, il a été abattu un travail fou sur le plan diplomatique. Génève, Washington, New york, Caire, etc, rien n’a été oublié. Mieux, le Mali a pu faire passer la candidature de Hamadoun comme celle de l’Afrique. Ce fut un grand coup.
Aujourd’hui, il faut reconnaitre que les enjeux sont différents. Et aussi le secteur. Mais le pays aurait du mieux faire. Qu’un pays comme le Tchad ou encore le « petit » Cap-vert puisse nous damner le pion, il y a lieu de revoir nos copies. Loin de moi de minimiser lesdits pays, mais juste exhorter nos autorités à redorer le blason du Mali sur le plan international. Après l’échec au poste de OMS Afrique de l’ancienne ministre de la santé, madame Traoré fatoumata Nafo, c’est un autre Malien qui vient de rater un poste aussi important et stratégique que la présidence de la BAD. Ce ne sont les Rwandais qui diront le contraire avec les mandats de Kaberuka à la tête de l’institution financière.
Mafila