En dépit des déclarations antérieures de la médiation algérienne et des autorités maliennes sur la clôture définitive des négociations, les groupes armés ont réussi un véritable coup, en exigeant de nouvelles négociations qui viennent de s’ouvrir à Alger. Sur quoi porteront ces nouvelles négociations ? Quelles sont les exigences des rebelles ? Jusqu’où les autorités maliennes vont-elles accepter ce chantage sans fin des rebelles ? Silence à Bamako, (ré) négociations à Alger…
IBK est (de nouveau) trimbalé de Bamako à Alger par les groupes armés. Au moment où tout le monde croyait les négociations closes, voilà que le gouvernement revient (forcé ?) autour de la table des négociations, suite à la volonté des « enfants gâtés » de la République. Ceux-ci ont exigé et réussi, avec la bénédiction de la médiation algérienne, la « réouverture » des négociations afin que leurs doléances soient prises en compte dans l’accord signé en grande pompe à Bamako. Du jamais vu !
Ces « nouvelles consultations » (expression choisie pour désigner ce qui n’est en réalité que le VI round des négociations), qui ont débuté depuis le 25 mai 2015 à Alger, viseraient à « identifier les actions à engager suite à l’entrée en vigueur, le 15 mai 2015, de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali ». Selon un communiqué de la médiation, trois objectifs sont assignés à ces consultations. Primo, il s’agit de la mise en place des conditions du parachèvement du processus de signature de l’Accord dans les plus brefs délais et la clarification de la méthodologie et des modalités de mise en œuvre de l’Accord. Secundo, elles (consultations) doivent aboutir à la réaffirmation par les Parties de leurs engagements en faveur d’une cessation totale et définitive des hostilités. Le dernier objectif est l’examen des préparatifs engagés pour la mise sur pied du Comité de suivi de l’Accord et la tenue, dans les délais fixés par l’Accord, de la première réunion de cette instance.
Cet argumentaire, déroulé par la médiation algérienne, n’est que de la poudre aux yeux. L’écrasante majorité des Maliens le sait. Mais que peut un régime affaibli par des scandales de tout genre, comme celui d’IBK, face à des rebelles-terroristes qui manipulent à souhait toute la communauté internationale ? Pas grande chose. Ainsi, après la signature de l’accord de paix à Bamako qui devrait être logiquement la fin du processus, la CMA continue visiblement de trimbaler IBK et son gouvernement…
Les Maliens ne savent pas concrètement ce qui se passe actuellement à Alger. Et ce n’est pas le communiqué de presse diffusé, le samedi dernier à Bamako, par le ministère des affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale qui a apporté plus d’éclaircissements par rapport aux nouvelles discutions. En effet, ce communiqué laconique n’a fait que reprendre certains passages de celui de la Médiation. En somme, les autorités maliennes semblent impuissantes face à la nouvelle donne. Car ces mêmes autorités avaient juré aux Maliens que les négociations étaient bel et bien terminées.
Au-delà, l’opinion s’interroge sur la nécessité de ces nouvelles négociations et surtout sur le contenu des exigences transmises par la rébellion à Alger.
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