Les présidents français et nigérien ont appelé mardi les rebelles touaregs du nord du Mali à signer un accord de paix négocié à Alger dans le but de stabiliser cette région pour isoler les jihadistes qui y sévissent.
Lors d’un entretien à Paris, François Hollande et Mahamadou Issoufou «ont appelé les différents groupes armés qui ne l’ont pas encore fait à signer, sans délai, l’accord d’Alger», selon un communiqué de la présidence française.
Cet accord a été signé le 15 mai à Bamako par le gouvernement malien, certains mouvements armés et la médiation internationale, mais les principaux groupes de la rébellion à dominante touareg se sont abstenus.
«Il est important que des pressions puissent être menées sur ces acteurs pour qu’ils signent cet accord de paix afin de pouvoir isoler les terroristes» implantés dans le nord du Mali, a déclaré le président Issoufou à sa sortie de l’Elysée.
L’accord vise à instaurer une paix durable dans le nord du Mali, secoué par une série de rébellions touaregs depuis l’indépendance en 1960. En 2012, cette vaste région a été transformée en sanctuaire jihadiste, jusqu’au lancement de l’opération militaire française Serval en janvier 2013.
Lors de leur entretien, François Hollande et Mahamadou Issoufou ont également «appelé à une poursuite de la coopération régionale» dans la lutte contre la secte Boko Haram, selon le communiqué de la présidence.
Une opération militaire menée depuis février par le Niger, le Tchad et le Cameroun a permis à l’armée nigériane d’enregistrer un certain nombre de victoires contre le groupe islamiste armé, basé au Nigeria avec des ramifications chez ses voisins.
Tout juste investi, le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari doit effectuer jeudi sa première visite à l’étranger à Niamey, puis au Tchad. «C’est un signal très fort qui montre l’importance qu’il attache aux relations avec le Niger», a commenté le président Issoufou.
Pour lui, «avec la nouvelle administration au Nigeria, nous allons pouvoir rendre opérationnelle la force multinationale avec l’ensemble des pays du lac Tchad.»
L’ancien président nigérian Goodluck Jonathan avait été longtemps critiqué pour son inaction face à Boko Haram, puis pour le manque de coopération régionale.
Lors de son investiture, l’ancien putschiste Buhari, connu pour sa poigne de fer, a remercié ses voisins pour leur aide militaire, mais n’a pas donné plus de détails sur le sens qu’il voulait donner à cette coopération.
AFP
Source: Libération