Dans l’attente de la signature de l’Accord de paix par toutes les parties, la MINUSMA, à travers sa Division des Affaires Civiles, poursuit ses efforts aux côtés des populations maliennes directement affectées par le conflit pour créer les conditions d’une meilleure reprise des services sociaux de base avec l’organisation d’un atelier de réflexion sur le renforcement de la confiance, la restauration de l’autorité de l’Etat et la gouvernance locale réunissant les élus, les représentants des déplacés et la société civile de la région de Kidal, le 27 mai dernier à l’hôtel El Farouk de Bamako.
La dégradation des infrastructures sanitaires et hospitalières, la fermeture des établissements scolaires, le départ des agents qualifiés pour assurer les prestations d’état civil, les risques de famines et la résurgence d’épidémies telle que la rougeole sont les maux qui rythment le quotidien des habitants de la région selon les participants.
La rencontre visait à collecter les préoccupations des ressortissants des différentes localités de la région de Kidal, afin d’identifier les arrangements intérimaires spécifiques qui pourront favoriser la réinstallation et/ou le retour des autorités administratives régionales et locales (Etat et Collectivités territoriales) dans la région et faciliter ainsi la reprise des services publics essentiels (état civil, sociaux de base, etc.) et in extenso contribuer à la restauration de l’autorité de l’Etat dans une logique inclusive des acteurs locaux.
L’autre objectif de l’atelier était de sensibiliser les populations déplacées de Kidal à Bamako et les élus sur l’importance de l’instauration des relations de confiance entre les autorités locales et leurs administrés dans le contexte spécifique de Kidal en vue de promouvoir une bonne gouvernance locale. « Avec le recul, si on regarde, l’apport du lycée de Kidal, on verra que rien n’est impossible car en une génération, la formation de milliers d’universitaires a été possible dans leur région d’origine. Il faudra qu’on réussisse partout au Mali à mettre en pratique les dispositions de la décentralisation et renforcer la notion de la citoyenneté chez chaque malien. Dans le code des collectivités il est stipulé que chaque citoyen peut exiger de ses élus les délibérations du Conseil, chaque citoyen a des droits vis-à-vis de sa collectivité et de l’Etat mais il a également des devoirs dont il faut s’acquitter face aux élus et aux autorités centrales ou locales », a souligné dans son propos liminaire, M. Boubacar Bah, Maire de la Commune V également Président de l’Association des Municipalités du Mali.
Pour sa part, M Belco H. Maiga, Président du Conseil régional de Kidal, a insisté sur les aspects éducatifs auxquels la jeune génération est confrontée dans sa région. « Ceux qui avaient les moyens ont envoyé leurs enfants à l’école à Bamako et à Gao. Mais la grande majorité démunie est restée sur place et c’est à eux qu’il faut penser en premier lieu. Aujourd’hui, la reprise des activités scolaires est assujettie au retour de la paix car l’école a besoin d’évoluer dans un environnement sécuritaire sain, apaisé et sans danger pour les élèves » a-t-il déclaré.
La tenue de cette atelier démontre la détermination de La Division des Affaires civiles de la MINUSMA à œuvrer au plus près des communautés pour recenser leurs besoins afin d’y répondre de la meilleure manière. Cette initiative va donc se poursuivre dans les semaines à venir à Gao, Tombouctou et Mopti.