Déjà inquiets par la situation sécuritaire générale dans le nord du pays où les armes continuent toujours de crépiter malgré la signature officielle de l’accord de paix le 15 mai 2015 au CICB, les Maliens ont appris avec désespoir et amertume, avant hier lundi, la mauvaise nouvelle en provenance d’Alger où se tient depuis le 25 mai 2015 le 8ème round des pourparlers inter-maliens.
Les troupes onusiennes ont le moral au talon. En effet, en plus d’être affaiblie par les pertes en vies humaines (35 casques bleus au total) depuis son déploiement au Mali, les représentants de la Mission internationale intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) constatent aujourd’hui un léger découragement au sein de ses troupes engagées sur le front. Si l’information est d’autant plus inquiétante et alarmante sachant bien que ces soldats d’autres pays, au prix de leur vie, s’interposent entre les groupes armés et les populations civiles et les différents groupes armés entre eux, il y a lieu de se poser la question suivante : qu’est-ce qui a pu bien provoquer ce découragement brutal des casques bleus ? Une chose est sûre, si les représentants de la mission onusienne ont, tout le temps, attiré l’attention du gouvernement malien sur son sacrifice au Mali, jamais égalé en termes du nombre élevé de pertes en vies humaines à travers le monde, son dévouement pour la paix au Mali a été sérieusement mis en cause publiquement par le Premier responsable du pays qu’elle vient en aide. Ses sacrifices n’ont pas été reconnus à sa juste valeur par le Président de la République, Ibrahim Boubacar kéïta.
En plus d’être accusé par les différents groupes armés du nord, la mission onusienne a été aussi accusée de partialité personnellement par le Président de la République. C’est-à-dire par celui qui est sensé être son principal collaborateur et son premier soutien. Tout le problème vient de là. Et il y a bien de quoi démoraliser. Surtout quand on sait que les accusations portées par le Président IBK avaient pour but que de faire plaisir aux Maliens et non leur dire la vérité.
Youssouf Z KEITA