Il a de la poisse, enfin il est malchanceux. L’ami du président de la République, pour ne pas dire un autre ami du Mali, risque d’être le désormais ancien président du Conseil économique social et culturel. Boulkassoum Haïdara et son bureau font l’objet de plaintes introduites pas par n’importe qui, mais par des magistrats, greffiers et les syndicalistes de la Cstm. Lesquels demandent l’annulation du tout nouveau bureau que dirige l’autre ami du président malien, qui n’est pas le Corse.
Boulkassoum Haïdara est un malheureux. Après avoir mordu la poussière en commune I du District de Bamako lors des législatives face à la liste conduite par la candidate du Chérif de Nioro, il est devenu un docteur de logis. Très vite, il profite de l’absence d’IBK pour prendre les commandes du Rpm, sous tutelle de Tréta, puissant ministre et de Diarrassouba, questeur de l’Assemblée nationale. Oui, le président-chômeur ne contredisait jamais les décisions de ces deux hommes, alors que d’autres le poussaient à leur désobéir.
Le candidat malheureux est aux commandes, mais ne gère rien, même quand il a été question d’accueillir le nouveau Premier ministre, Modibo Keïta, au siège du parti, il a fallu l’aval des deux hommes. Voilà un vieux retraité qui devrait être entre la mosquée et sa maison, mais il se retrouve à la tête des Tisserands sans tisser. Peu avant, les Tisserands avaient constaté que Mara les dominaient du pied à la tête : Premier ministre, chef de la majorité présidentielle, patron de l’administration. Ça devenait trop ! Alors, les chômeurs du siège du Rpm, avec l’aval des bailleurs de fonds du parti, Tréta et Diarrassouba, décident de faire la peau à Moussa Mara. Boulkassoum Haïdara, patron des chômeurs, est choisi pour faire le combat. Il tint un double langage dans l’entre-deux interviews, l’une sur RFI et l’autre sur maljet.com ; se contredisant du coup. C’était au sujet du départ de Mara.
Boulkassoum Haïdara et ses camarades chômeurs du parti ont réussi ce combat, Mara fut évincé de la tête de la majorité présidentielle. Mais il est soutenu par l’Apm, une nouvelle majorité sortie des entrailles de la Cpm dirigée par Boulkassoum Haïdara, toujours président des coquilles vides. Fraîchement élu à la tête de la majorité présidentielle, IBK ne rate pas l’occasion, au cours d’une réunion, de les ramasser en leur disant qu’ils ne font rien pour le soutenir. C’était pour aider son jeune Premier ministre et montrer à son ami qu’il ne dirige rien.
Boulkassoum Haïdara continue de se contenter des deux responsabilités vides, chef de la majorité présidentielle divisée, car en plus de l’Apm, Tiéman Hubert Coulibaly a créé l’Afd, un troisième larron pour diminuer la force du patron de la Cpm. Le combat contre Moussa Mara a abouti, mais contre toute attente, c’est une autre personne qui sera Premier ministre, pas un militant Rpm. Pour la composition du gouvernement, Boulkassoum Haïdara et ses hommes montent les enchères et demandent, en plus du développement rural, la défense, les affaires étrangères, l’économie et les finances ainsi que l’administration territoriale. La suite est connue. Voyant que les choses ne bougent plus et qu’il est à la tête sans être le chef, il se lance dans la course pour le poste de président du Conseil économique, social et culturel (Cesc) avec l’aval de son parti, mais aussi en violant de l’ordre de désignation au niveau de la santé, car ce sont les infirmières qui devraient choisir et non les pharmaciens.
Mais voilà que Boulkassoum Haïdara est rattrapé par son malheur : son bureau est attaqué et risque d’être invalidé. Si c’est cela qu’il appelle réussir, il n’aura pas la chance d’être reconduit en cas d’invalidation, parce que les délégués vont diminuer au niveau de l’Untm et les nouveaux arrivants ne vont pas faire chemin avec lui. Lui qui a déjà pris goût à son poste de président du Cesc en faisant des missions à l’intérieur du pays, sans les autres membres du bureau. Il crée ainsi des problèmes lors des réunions politiques à la Primature, car il y va comme chef de la majorité présidentielle. Oubliant qu’il est président d’une institution de la République. Il anime des meetings politiques, chose que personne n’a vue. Aucun chef d’institution ne fait ce que Boulkassoum Haïdara est en train de faire.
Au finish, on se demande, de quoi est-il président : du Conseil économique, social et culturel, du Rpm ou de la majorité présidentielle ? En tout cas, au vu des documents dans les différentes plaintes formulées contre son bureau du Cesc, il n’a plus longue vie à la tête de cette institution.
Békaye DEMBELE