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Gestion du pouvoir : IBK revêt le manteau d’ATT
Publié le mercredi 3 juin 2015  |  Le Katois
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© Présidence par Presidence
Forum économique de Davos: Le président IBK y prend part
Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta fait partie de la dizaine de chefs d’Etat africains participants de la 45è édition du Forum économique mondial. Il est arrivé à Davos mercredi dans la soirée,




«Plus un gouvernement est injuste, et plus les grands sont insolents et fastueux ; ils se vengent sur le pauvre des avanies qu'ils essuient souvent eux-mêmes ; ils masquent leur esclavage et leur petitesse réelle, sous le vain appareil de la magnificence. Une cour brillante annonce toujours une nation misérable, et des grands qui se ruinent pour ne le point paraître».

Cette assertion de Paul-Henri, baron d’Holbach dans «La morale universelle» sied bien au président IBK. Assoiffé de pouvoir et aveuglé par la bourgeoisie, il fait souffrir aujourd’hui son peuple. Du coup, il revient aux formules qu’utilisait l’ex-président ATT en exil à Dakar au Sénégal.

En effet, rien ne va actuellement dans notre pays depuis l’arrivée d’IKB à la magistrature suprême. «Pour l’honneur du Mali et des Maliens ; le Mali d’abord». «Je ne me laisserai pas trimballé. Mon honneur n’est pas à donner aux chiens». Ces paroles d’IBK avaient fait croire entre-temps à ses compatriotes qu’il était l’homme de la situation, l’homme qu’il fallait pour remettre le Mali sur de bons rails. Un Mali dont on disait que le grand responsable de sa descente aux enfers n’était autre que le président déchu ATT, renversé un 22 mars 2012 par un débile coup d’Etat du capitaine Sanogo, aujourd’hui poursuivi. Et dans la foulée, on veut la tête d’ATT pour «haute trahison». Ce qui est surprenant dans cette affaire, c’est que ce sont ceux qui «soupaient» autour de la table bien garnie d’ATT, y compris IBK, qui demandent de nos jours son jugement.

Se sentant le vent en poupe et confondant vitesse et précipitation, IBK a embarqué les Maliens dans une mésaventure sans fin, ternissant ainsi l’image de notre nation. Des gaffes, des contre-vérités et des malversations font leur nid dans la République. Erection du Mali en une monarchie (famillecratie et mangecratie), affaire Michel Tomi avec les dernières révélations accablantes du site français Mediapart, surfacturations dans l’affaire d’achat des équipements militaires…).

À tout cela, s’ajoute la résolution de crise du Nord, notamment de l’«affaire Kidal». Là, IBK mélange torchons et serviettes, tenant du jour au lendemain des propos contradictoires. Par exemple, on se souvient que lors de la signature le 15 mai dernier de l’accord pour la paix et la réconciliation, il taclait le Chargé des Opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, qui disait que toutes les parties «ont violé le cessez-le-feu».

Très en boule, IBK avait répliqué avec véhémence : Un cessez-le-feu, bien sûr que nous y sommes acquis. Avons-nous une seule fois violé le cessez-le-feu ? Jamais. Pour autant M. Ladsous, il serait convenable que les Nations unies fassent preuve de justice et d’équité. Un peu de respect pour notre peuple». Paradoxalement, quelques jours après, le même IBK qui avait passé à pilori la Minusma en parlant de sa non-impartialité, comme ayant un remord et déniant ce qu’il avait dit, affirme lors d’une rencontre : «Afin qu’aucun Malien ne se méprenne sur le rôle de la Minusma, un rôle important, un rôle difficile, un rôle délicat. Certains pensent que la Minusma est là pour lutter contre les rebelles, non ! Telle n’est pas sa mission, tel n’est pas son mandat. Elle est là pour nous aider à stabiliser et à réconcilier le pays». Quelle volte-face !

À peine son mandat entamé, IBK semble déjà à bout de souffle et ne sait à quel saint se vouer. Le Kankélétigui est déjà fatigué, comme le disait ATT vers la fin de son deuxième quinquennat. ATT fulminait qu’il était fatigué et qu’il était pressé que son mandat finisse pour qu’il aille cultiver son champ à Mopti. Et IBK ? A-t-il un champ à Sébénincoro, à Koutiala ou dans le Mandé ? Nous n’en sommes pas si sûrs ? Assailli de toutes parts, il s’est adonné au «Inchallanisme», tout en martelant sur tous les toits, comme le faisait ATT : «Retrouvons ce qui nous unit», «Seul, le Mali ne peut pas combattre les groupes armés du septentrion de notre pays»… Finalement, où est la différence entre ATT et IBK ?

Basile ESSO
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