Selon le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le paysage politique malien est couvert à ce jour par 176 partis politiques autorisés.
Il a fallu attendre le processus de démocratisation dans lequel le Mali s’est engagé en mars 1991 pour assister à une évolution significative du paysage politique avec notamment une prolifération des partis politiques et surtout la mise en place d’un nouveau cadre législatif et réglementaire favorable à l’expression plurielle.
Cette démocratie à l’arrachée a vu ainsi la fin du parti unique qui a donné naissance à une situation qui reflète à la limite à ce qui peut être appelé à chacun son parti. Ce qui a suscité le désintérêt de la population pour la chose politique pour la simple raison qu’elle ne s’y reconnait plus. Quand bien même que ces nombreux partis sont gouvernés par les mêmes principes directeurs, c’est-à-dire les mêmes idéologies et de fait les mêmes projets de société.
Ce schéma de la scène politique fonde la population, en tout cas les plus avertis, à dire que les partis sont de connivence au détriment du peuple et que les plus petits partis politiques ne sont ni moins ni plus que des sections et des sous-sections des plus grands.
La création tous azimuts ou incontrôlée de formations politiques ne dénote en rien la vitalité de la démocratie malienne. Au contraire, elle constitue un facteur d’affaiblissement des partis qui disposent d’une capacité de mobilisation. C’est pourquoi d’ailleurs la population se reconnait de plus en plus dans les actes de la société civile que dans ceux des partis politiques.
176 formations politiques en deux décennies dans un pays comme le Mali ou la population est estimée à 15 millions d’habitants, visiblement il est temps que le train soit arrêté et inspecté afin de réhabiliter la chose politique aux yeux de ceux pour qui ils font la conquête et l’exercice du pouvoir.
Oumar B. Sidibé