Les détracteurs du président IBK ne pouvaient certainement pas s’attendre à ce que les révélations de Mediapart, loin de nuire à l’image du chef de l’Etat malien, lui fassent plutôt du bien. En effet, la diffusion d’une telle information en ce moment précis est loin d’être innocente. Elle intervient à un moment où le président vient d’assener un coup cinglant à la Minusma et même, à la France. Dont on sait que c’est elle qui tire les ficelles des faits et agissements de la mission onusienne. Elle en est d’ailleurs l’instigatrice.
On se souvient, il n’y a pas encore longtemps, du fameux ‘’contrat’’ que la Minusma, à travers, semble-t-il, lereprésentant français, était en passe de conclure avec le Mnla dans le but de faire de Tabankort une zone-tampon où la Minusma et le groupe rebelle chouchou de la France (le Mnla) devraient, côte à côte, assurer la sécurité. Mais ce plan machiavélique a été déjoué grâce au patriotisme et à la détermination des jeunes de Gao. Ce revers sera doublé de la reprise de Ménaka par Gatia. À la grande indignation de la France (naturellement) et de la Minusma.
Cette dernière, soupçonnant, voire accusant le Mali de soutenir la plateforme (Gatia), pour une supposée raison qui est que les Fama se trouveraient toujours près des combattants de Gatia. Le président IBK a enfoncé le clou le 15 mai dernier (au cours de la cérémonie de signature de l’Accord d’Alger) en accusant ouvertement et publiquement la Minusma de partialité. Accuser la Minusma, c’est d’une certaine façon, accuser la France. Cette France au double visage. Qui n’a pas hésité à aider le Mali dans la libération des régions de Mopti, Gao et Tombouctou. Et qui, ensuite, fait cavalier seul dans la reconquête de Kidal. La cause était entendue, mais le Mali n’y pouvait rien.
Par ailleurs, depuis le discours musclé d’IBK (dont le courage a tout de même été annihilé par le communiqué du porte-parole du gouvernement, Choguel Kokala Maïga), les Maliens lancent de plus en plus des signes de solidarité avec leur président. À travers notamment des manifestations de soutien au Gatia et au gouvernement, comme celles de mardi dernier. Toutes choses de nature à renforcer le président dans sa détermination à ne jamais entrer dans le jeu occidental et impérialiste visant à brader le Mali.
C’est donc pour casser son élan, porter un coup sensible au soutien populaire à IBK, que certains médias français ont fait de ce dossier leur chou gras. Mais ce harcèlement nous enseigne également quelque chose : c’est qu’IBK ne trahit pas le Mali. Cela suffit à l’espoir des Maliens et à la confiance renforcée envers leur président. Cette attaque nous enseigne aussi, nous l’avons déjà souligné dans notre dernière parution, que le président IBK est dépassé et ne saurait faire face seul à la pression impérialiste.
Il appartient donc à la société civile dans son ensemble (leaders religieux et traditionnels, organisations de la société civile…) de venir au secours d’un président qui n’a pas dévié de la voie tracée, mais dont les moyens sont limités face à une pression de telle ampleur. Son seul atout demeure ainsi la légitimité populaire. Que l’ex-PM, Cheick Modibo Diarra, appelle de ses vœux pour sortir le Mali de cette situation.
S.Haidara