Pour paraphraser le discours d’IBK du 15 mai, quand la gauche n’était pas, la rébellion touareg n’était pas. Et une fois que la gauche a été la rébellion touareg fut. Et le Mali fut en cessation d’être lui-même. La preuve par un rapide parcours d’histoire pas ancienne ! Donc, tant que la gauche sera le Mali ne se retrouvera pas ? L’avenir nous le dira !
rebellionLa première rébellion touareg a eu lieu en 1963. Les touareg avaient montré des velléités car Modibo Kéïta avait beaucoup de problèmes à gérer à l’époque : les touareg choisissent toujours des périodes où le pouvoir est confronté à de gros problèmes pour se soulever. Modibo Kéita avait envoyé une délégation conduite par le capitaine Diby Sillas Diarra pour négocier « entre frères ». Echec. D’après le récit de vieux, le chef touareg, une fois la délégation écoutée, avait fait venir un esclave pour le faire égorger devant le capitaine et sa délégation. Le message est clair : nous ne discutons pas avec une noire. Ils sont comme notre bétail. La rencontre prit aussitôt fin et Diby Sillas revint à Bamako pour rendre compte : les touareg déclarent la guerre. Les inévitables hostilités se sont donc engagées.
Comme pour les rebellions successives, russes et chinois ont continué à défendre leurs intérêts au Mali comme si de rien n’était. En France, c’est la droite qui est au pouvoir et le soutien des touareg, la gauche, est au pouvoir et ne peut rien pour elle-même à plus forte raison aider un autre. Le soutien aux « Hommes bleus » se fait donc dans la presse, dans la rue (manifestations) et dans les universités (conférences) où la gauche règne déjà : les intellectuels sont de gauche. Donc, malgré la vasteté du désert, la distance et la faible logistique, il a suffi à l’armée pour réduire la rébellion en six mois. Bien de batailles ont été conclues en corps à corps. Modibo Kéita prendra peur de cette armée après cette intervention et cela accéléra sa décision de la castrer, de la marginaliser et de la remplacer par une milice dont il aura choisi les éléments et former. Mais cela est une autre histoire.
La caractéristique à mettre en relief en ce qui concerne cette toute première rébellion en République du Mali est qu’elle a opposé les seuls touareg à l’armée : pas de médiation donc. Tout a débuté et tout a été réglé entre ‘’Maliens’’ comme on dirait aujourd’hui.
Du vide de rébellion au trop plein de rébellion
Donc de 1964 à 1990, pas la moindre trace de rébellion. Mais un changement capital a eu lieu à Paris en 1981 : le soutien des touareg, la gauche, a eu le pouvoir absolu en France, aussi bien au niveau gouvernemental que parlementaire. La droite est laminée et Mitterrand prononce cette phrase qui va inspirer l’Adema-Cmdt en 1999 : si nous ne faisons pas de bêtise, nous sommes au pouvoir pour x temps. La gauche se met à apprendre le pouvoir et se faisant le Ps (parti socialiste) noue des relations avec les dirigeants touareg. Dès le début, Mitterrand savait que le président Moussa Traoré devait dégager pour laisser la place à la gauche malienne. Et comme elle était divisée il fallait d’abord réunir les morceaux qui accepteraient cela et les fondre dans une alliance pour devenir un parti politique unique. C’est le sens du « A » de l’Adema. Mitterrand va accorder le premier rôle aux Touareg pour faire tomber Moussa Traoré. Cela s’est passé en toute discrétion comme nous en sommes incapables nous autres.
Mais la gauche ne prendra pas le pouvoir seulement en France mais en Europe et dans le monde. Les Ong, les associations et les grandes structures mondiales rejoignent la presse et les intellectuels dans le giron de la presse. Au niveau onusien, l’Unesco, avec à sa tête le très gauchiste sénégalais Amadou Matar Bow, est le premier bastion à tomber dans l’escarcelle de la gauche (d’où le refus des américains qui ont arrêté de la financer ; ‘’grevé’’ qui a plombé durablement cette Unesco qui en souffre encore de nos jours.
De la même manière où les Touareg ont battu campagne pour IBK pour qu’il soit élu président, de la même manière ce sont eux qui ont soufflé le nom de ATT aux français pour diriger la Transition en 1991. ATT est revenu au pouvoir en 2002 avec la bénédiction des Touareg. En 91, Mitterrand est un président absolutiste et si imbu de sa personne que Le Canard Enchaîné l’avait surnommé « Dieu ». Et cela était tellement bien trouvé que d’aucuns avaient adopté l’appellation. Et pourtant, le journal satirique était on ne peut plus de gauche – si bien qu’il refusait toute publicité dans ses pages. Mais, vu que la gauche avait pris toute la place publique et que la droite était morte, il était obligé de faire la satire et l’humour aux dépends de la gauche pour continuer à paraître.
Donc en 1990, la gauche est souveraine dans le monde. La presse, la société civile, les instances internationales sont sous son emprise. En ce qui concerne l’Onu, la gauche voulait la démolir de l’extérieur comme pour les entreprises privées de taille multinationale (on tue le serpent par la tête !). Après, elle a décidé de la démolir de l’intérieur. Et une fois dedans, elle a décidé d’en faire son arme de déstabilisation massive intouchable.
Un bout d’intestin debout contient un bâtonnet
Il y aura un parallèle entre la montée en force et la reprise de la rébellion, sa « répétitivité » et la défaite de l’Armée et de l’Etat malien face à elle. En effet, depuis 1990, la rébellion n’a remporté que des « victoires » face au Mali. Ils vont en profiter pour commettre des crimes de sang et des crimes économiques de toutes les échelles. Elle n’arrête plus d’infliger défaites sur défaites, humiliations sur humiliations et marginalisations sur marginalisations à l’entité malienne. Le Mali fut occupé et soumis à toutes sortes de tueries, de mutilations et d’humiliation face à un monde impassible qui n’a pas bougé le petit doigt. Au contraire le monde a accusé le Mail d’avoir négligé les Touareg. C’est dans l’extrême humiliation que Dioncounda Traoré a dû demander de l’aide. Et quand la France a intervenu les arabes ont convoqué dare dare un sommet de l’Oci pour condamner le Mali : pour avoir fait venir les chrétiens pour tuer les musulmans. Le sommet de la marginalisation !
Chaque rébellion devient alors une occasion pour l’ingérence étrangère qui a pour effet de ligoter un peu plus le Mali pour le jeter, ligoté, aux pieds de ses bourreaux qui ne se font pas prier pas pour le briser et l’humilier- nous en sommes arrivés aujourd’hui à désirer la paix quelle qu’en soit la condition.
A noter que dans la multiplication des ingérés étrangers arbitre-parties – Médiation – s’est opéré une multiplication des parties qui attaquent le Mali : les Touareg seuls au début, puis les Touareg soutenus en arrière-plan et ensuite par les arabes du Mali et de la sous-région. L’islamisme et les « djihadistes » s’ajouteront au lot en 2012. Entre temps, terroristes preneurs d’otages, trafiquants de drogue et en tout genre, etc. sont venus profiter de l’aubaine. Ils ont fait le plein pour vider le Mali.
Entre 63-90 et 91-2015, il y’a eu un renversement des rapports entre le Mali souverain et démocratique d’un côté, et de l’autre, ceux qui ont pour mission de le déstabiliser. Pour l’atteinte des objectifs de ceux qui les soutiennent. Car, Moussa Traoré dixit, si tu vois un bout d’intestin debout et qui marche, il y’a un bâton dedans.
A.Tall