À Alger, la médiation internationale a remis mardi un nouveau document aux différentes parties en vue d’une éventuelle signature. Cette signature devrait « favoriser » en conséquence la signature de l’accord de paix par la CMA le 12 juin prochain à Bamako.
Après la remise de ce nouveau document pour appréciation, la médiation poursuit les séries de rencontres en vue des réactions et amendements. Selon la CMA, « ce nouveau document constitue un pas vers la signature de l’accord de paix » par les groupes armés de la coordination non-signataires du 15 mai dernier à Bamako.
Moussa AG Acharatoumane, un des porte-paroles de la CMA, au micro de notre envoyé spécial à Alger, Issa Fakaba Sissoko.
« Ce document est une continuité du processus de paix et de réconciliation au Mali. Mais indépendamment de ça, on pense qu’il y a un problème prioritaire sur le terrain, à savoir la question de Ménaka qui doit être prioritairement réglée. C’est ce que nous avons dit à la médiation internationale. Et même la signature de ce document et les différentes avancées qu’on a réalisé ici, pour qu’elles soit acquises, il faut prioritairement et avant tout que la question de Ménaka soit réglée. Ce document répond un peu à nos demandes et à nos revendications. Sur l’aspect politique, je pense que les questions de l’assemblée inter-régionale et de l’Azawad sont quelque part posées dedans, il y a une tentative de réponse qui est dedans. Et par rapport aussi aux forces de défense et de sécurité conformément aux demandes qu’on avait fait à Kidal. C’est suite aux discussions qu’on a eu avec la médiation, que ce document est né pour un peu prendre en compte les obstacles qui empêchent à la Coordination de signer cet accord. Et que ce document soit quelque chose qui serait soit annexée ou soit inclue dans l’accord qu’on va signer ».
Au sein de la plate-forme c’est « l’incompréhension » après la proposition de ce nouveau document. Au cours de sa rencontre avec la médiation, elle n’a pas caché sa « déception ». Selon elle, « cette proposition par la médiation viole déjà l’accord de paix signé le 15 mai dernier à Bamako ».
Fahad Ag Almahmoud est le secrétaire général du Gatia, membre de la plate-forme. Il est interrogé à sa sortie de la rencontre par Issa Fakaba Sissoko.
« En réalité, le document lui-même, c’est une sorte de prise en charge des amendements des mouvements de la Coordination. Nous avons rappelé que nous aussi, nous avions nos amendements par rapport à l’accord. Mais c’est la communauté internationale qui a demandé à signer l’accord dans l’état qu’elle nous l’a présenté. Nous demandons à ce qu’il en soit de même pour la Coordination. Le dit document de long en large ne contient pat le mot Plate-forme, sauf en bas pour signature. On a trouvé que c’est un document qui ne nous concerne pas. Dans l’état où il nous a été présenté, on a suggéré un autre document. Ce qui donne l’impression de retourner dans les négociations. On a l’impression qu’on a fait vraiment un pas en arrière. Et que cette multitude de documents et de signatures, à notre avis, ne renforce pas l’accord.
Donc la Plate-forme rejette ce document ?
On l’a d’une manière ou d’une autre rejetée dans l’état où il nous a été présenté. Certains membres de la médiation même étaient d’accord avec nous. Je trouve qu’on est en train déjà de violer l’accord ».
Le ministre malien des affaires étrangères, chef de fil de la délégation malienne, n’a pas souhaité réagir à ce document malgré nos différentes sollicitations. Cependant, Abdoulaye Diop affirme « rester sur la position du gouvernement » : que « la négociation était terminée et que l’accord déjà signé ne sera pas modifié ».