Dans la résolution pacifique de la crise malienne, l’optimisme des partisans du dialogue pour la paix est en train de fondre. Comme du beurre au soleil. Ce récent round (extra-pourparlers) d’Alger apparaissait aux yeux du monde comme une occasion en or pour les frères ‘’égarés’’ de la CMA de revenir sur leurs erreurs de parcours. Hélas, encore une fois, ces groupes rebelles ont fait disparaître la médiation dans les vapeurs du sauna de l’hôtel ‘’ Al Aurassi’’. Et de la manière la plus austère. Sans se conformer aux dispositifs de l’accord qu’ils ont paraphé, ceux-ci ont plutôt sorti de leur inconscience un autre document, proposé à l’appréciation des parties.
Cette fois-ci, il n’est pas exagéré de dire que les protagonistes de la CMA se sont essuyés les pieds avec le document de l’accord du 15 Mai, comportant pourtant les signatures de toutes les parties prenantes. Dont les représentants de la CEDEAO, de l’UA, de l’UE, de la MINUSMA…Mais aussi de la secrétaire d’Etat chargée de la coopération et de la francophonie de la France.
En clair, la désapprobation a atteint un certain niveau, que si l’on ne prend pas garde, ces rebelles touaregs vont se torcher avec ce document. Qui a, du moins, la qualité d’être rigide.
Ce texte, quoi qu’on dise, est en dessus de ce qui est proposé dans les autres négociations de paix à travers le monde. C’est pourquoi, le mérite revient au gouvernement malien pour ses concessions en vue du retour de la paix. Il faut le reconnaître, il a toujours su se mettre au dessus de la grogne locale pour se soumettre aux ‘’injonctions’’ de la médiation et de la Communauté internationale. Mais, à chaque occasion, il se trouve en face d’un interlocuteur (Coordination des Mouvements Armés), qui ne voit aucun intérêt dans le retour de la paix. D’où sa position éternelle maximaliste et futile. Comme s’il veut, à chaque séquence des pourparlers, afficher à satiété son bonheur d’être avec la France.
S’il s’agit de cela, cette-fois-ci, les groupes rebelles touaregs ont franchi le rubicon. Car, c’est le président français lui-même, par la voix de son homologue du Niger, Mahamadou Issoufou qui leur a demandé de signer, sans conditions, l’accord de paix.
Faut-il voir dans cette attitude de la CMA, un début de refus frontal contre la France ?
Histoire de lever le voile sur leur vrai visage de narcoterroristes, fréquentés par tous les groupes djihado-terroristes du sud libyen aux confins irakiens et syriens, que la coalition internationale anti-djihad est en train de combattre.
En clair, ces rebelles du nord du Mali doivent pleinement revoir leur copie, au risque de donner la bonne impression à cette coalition que la guerre contre Daesh commence à Kidal. C’est pourquoi, cet accord qui fait l’unanimité auprès de la communauté internationale constitue pour eux un bon passeport pour la paix, sinon il sera un acte de décès valable et légitime pour n’importe quel groupe en possession d’armes sur une quelconque partie du territoire d’un pays souverain. Le savent-ils ?
Moustapha Diawara