Kèlètigui Diabaté, maître du balafon, qui a fait ses preuves dans beaucoup de groupes, nous a quittés le vendredi 30 novembre dernier, à l’âge de 81 ans.
Kèlètigui Diabaté, né en 1931 à Kita dans l’ouest du Mali, débuta sa carrière musicale à la fin des années 1950 avec l’Orchestre national de Guinée, impulsé en son temps par le président feu Sékou Touré. Dès son retour au bercail en 1960, après l’indépendance, il fut l’un des pères fondateurs du National orchestra «A» de Bamako en tant que guitariste. Il a évolué au sein du groupe Les Ambassadeurs, l’un des mythiques orchestres de l’Afrique de l’ouest et dans lequel évoluaient Salif Keïta et Kanté Manfila.
Ce qu’il faut savoir sur lui, c’est sait qu’il a été très vite l’un des meilleurs multi-instrumentistes du Mali. De la guitare à la trompette, en passant par le violon, la flûte et le saxophone, il a tout joué, avant de faire du balafon son instrument de prédilection.
Le regretté Kèlètigui Diabaté a passé également de longs moments avec certains de nos célèbres artistes, comme le maestro Toumani Diabaté, virtuose de la kora. Il a également accompagné au balafon d’illustres chanteurs, griots et griottes du monde mandingue dont Kandia Kouyaté, Ami Koïta, Tata Bambo Kouyaté, entre autres.
C’est en 1998 que Kèlètigui Diabaté était devenu une des pièces maîtresses du groupe Bamada de Habib Koité (au balafon et au violon). En 2000, toujours avec Habib Koité, il a participé au projet «Art ensemble of Africa», avec l’Art ensemble de Chicago. Il faut aussi savoir que, bien que très présent dans l’univers musical mandingue, il faudra attendre 2004 pour entendre son premier album solo, Sandiya.
Faut-il rappeler que Kèlètigui Diabaté a été le premier à avoir accordé le balafon aux normes occidentales, selon des spécialistes de la musique.
Toute l’équipe du journal Le Prétoire adresse ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt et prie pour le repos éternel de son âme. Dors en paix, Kèlètigui !
Seydou Oumar N’DIAYE