Lors du dernier congrès de l’Alliance pour la Démocratie au Mali (Adema), le représentant du Parti pour le développement économique et la solidarité (Pdes), Nouhoum Togo, a lancé un cri de cœur. Occasion pour lui, en outre, de solliciter l’implication de l’ancien président de la Transition, Dioncounda Traoré (présent dans la salle), dans le règlement de la crise politico sécuritaire du Mali. Nouhoum Togo a aussi demandé à Dioncounda d’intervenir auprès d’IBK pour qu’il change de gouvernance afin de sauvegarder « les intérêts supérieurs de la nation». Un discours prononcé en bambara. Traduction.
« Nous saluons et remercions tous les femmes et les hommes de l’Adema-Pasj. Vous êtes venus nombreux de l’intérieur et de l’extérieur du pays, il nous appartient de vous dire quelque chose qui puisse servir…
Au Pdes, la politique consiste à résoudre les problèmes des populations. Il ne s’agit pas de régler ses propres problèmes au détriment de ceux de la nation.
On dit beaucoup de choses. Ceux qui sont ici au présidium ont tous été, soit ministre ou président de l’Assemblée Nationale sous les deux mandats d’ATT.
Je remercie tout en demandant au Président Dioncounda de transmettre ce message à son « jeune frère » le Président Ibrahim Boubacar Keïta : on ne peut pas développer ce pays sans la gratitude ; on ne pourra développer ce pays si on ne met pas la dignité et la moralité dans un seul panier. Aussi, nous ne pouvons pas être notre propre ennemi au point de tomber dans l’autodestruction.
Nous ne sommes pas venus à ce congrès pour plaire ou pour être ovationnés. Nous y sommes venus attirer l’attention de gens afin que chacun puisse se regarder dans le miroir. Et qu’il se dise, qu’est-ce que nous avons fait à ce pays ? Du début de la crise à nos jours, qui a fait quoi ? Qui et qui n’ont rien fait ?
Il s’agit aussi de réfléchir sur quel héritage allons-nous laisser à nos enfants. Vous êtes tous là en train de constater la misère dans laquelle patauge notre pays, le Mali. On ne trouve même pas à manger. On est fatigué !
Adresse à Dioncounda Traoré
Depuis la signature de l’accord (ndlr : l’accord d’Alger sur le nord), chaque jour que Dieu fait, des armes crépitent dans le nord. Qu’on se dise la vérité et qu’on construise véritablement ce pays. Nos populations ont assez souffert maintenant !
Dioncounda, je fus pendant 12 ans, chargé à la communication au ministère de la Défense sous le régime d’Amadou Toumani Touré aux côtés des porteurs d’uniforme. Je profite de l’occasion pour rendre hommage au Président Amadou Toumani Touré…
Pour terminer, Président Dioncounda, nous vous invitons à continuer à travailler pour l’intérêt supérieur de la nation. A Koro, à Douentza et partout au Mali, sachons que la politique n’est pas l’affaire des animaux, mais elle se fonde sur l’honnêteté et le respect de l’autre. Le combat pour l’unité est celui de réunir tout le monde pour la reconstruction d’une nation forte et stable. Chacun a sa place au Mali. Le Mali est un grand pays. Soyons honnêtes. Il y a eu un moment où on pouvait ne pas être pour ATT, mais personne ne pouvait contester qu’il ait fait de belles choses pour ce pays. Si nous voulons consolider notre dignité et notre honneur, donnons-nous la main et travaillons pour ce Mali.
Dioncounda, tu peux faire encore meilleur pour ce Mali. Tu es capable de le faire sans calcul, car tu as échappé deux fois à la mort. Tu peux aussi le faire Dioncounda, car tu es béni. Dites à IBK qu’il ne doit pas oublier le jour où ATT lui a confié l’arc de commandement au cours d’une cérémonie dans le Mandé. Dans ce pays, chacun à sa place et chacun à ses proches quelque part. Si on se donne la main, le Mali sera sauvé. Dans le cas contraire, il sera en lambeaux. Que Dieu nous en préserve.
Dites au Président Ibrahim Boubacar Keïta de rassembler tous les fils du pays. S’il le fait le Mali sera sauvé. C’est ce que j’avais à dire. Je vous remercie. »