Dans une déclaration en date du 1er décembre 2012, signée par Ibrahima Ndiaye, son Premier vice président, le Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République (FDR), a indiqué que « le Rapport du Secrétaire Général de l’ONU est déséquilibré, partiel, partial, ambiguë et contient des allégations non fondées, ne tenant pas compte des importants progrès accomplis pendant des décennies et qui sont aujourd’hui liquidés par les initiatives aventurières et irresponsables des dirigeants des rebellions de 2012 ».
La résolution 2071 adoptée par l’ONU le 12 octobre 2012, a demandé au secrétaire général de l’organisation des Nations Unies de présenter un rapport dans les 45 jours, en concertation notamment avec la CEDEAO et l’Union africaine, sur la base duquel le Conseil de sécurité pourra autoriser le déploiement d’une opération africaine au Mali, avec pour objectif de permettre aux Maliens de recouvrer la souveraineté et l’intégrité du territoire national et de lutter contre le terrorisme international. A la surprise générale des autorités maliennes et loin des préoccupations du peuple, Ban Ki-Moon a déposé sur la table du Conseil de sécurité de l’ONU, un rapport de nature à briser les espoirs maliens de voir une force internationale intervenir pour chasser les terrorises et autres narcotrafiquants, camouflés sous des vestes de Jihadistes et d’indépendantistes. Mais, pire, le secrétaire général de l’ONU s’est donné le droit de faire un glissement qui cache mal son soutien à la cause touareg. Et, comme, il fallait s’y attendre, cela ne pouvait pas passer inaperçu. Dans une déclaration en date du 1er décembre 2012, le FDR est sorti de sa réserve. Et, en des termes musclés, le regroupement politique a récusé le rapport de Ban Ki- Moon, secrétaire général de l’ONU. La déclaration a d’abord indiqué qu’ « A l’unisson avec le peuple malien, le FDR espère vivement que le Rapport du Secrétaire Général Ban Ki-moon ouvrira la voie à l’adoption d’une nouvelle résolution autorisant l’usage de la force contre les groupes armés terroristes et rebelles qui continuent à bafouer la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali ». Avant de « s’étonner que le Secrétaire Général de l’ONU ait écrit que parmi les causes des crises que le Mali traverse, figurent des sentiments profonds de certaines communautés du Nord d’avoir été ‘’marginalisées’’, ‘’négligée’’ et ‘’traitées de manière injuste’’ ». Pire, le FDR a rappelé que le secrétaire général de l’ONU parle des efforts de son Représentant Spécial destinés, entre autres, à jeter les bases de négociations tendant à gérer « les préoccupations légitimes des Touaregs et d’autres communautés du Nord ».
Rapport déséquilibré, partiel, partial et ambiguë
Convaincu que de « telles allégations ne tiennent aucun compte, des efforts déployés depuis la signature du Pacte National, le 11 avril 1992, en vue de renforcer l’intégration et la cohésion nationales au Mali », le FDR a rappelé que « Deux décennies de politique d’intégration nous permettent d’affirmer qu’aucune communauté au Mali n’est ni marginalisée, ni négligée, ni traitée de manière injuste ». Et dit à qui veut l’entendre que « Les Touaregs, en particulier, ne font l’objet d’aucune politique de discrimination, d’aucune ségrégation au Mali ». Mieux, le FDR a soutenu qu’ « Il n’y avait aucune raison légitime à l’actuelle rébellion qui a conduit à la partition du pays et à l’effondrement de l’Etat et jetant sur les routes de l’exil intérieur et extérieur plus de 400.000 Maliens contraints de fuir leurs foyers, et vivant dans un véritable désastre humanitaire ». Avant de rappeler que l’application du Pacte National a donné lieu à l’intégration dans les Forces armées et de sécurité de 2540 combattants de groupes rebelles et la réinsertion dans le circuit économique de 9509 ex-combattants démobilisés à travers le financement de 886 projets individuels et collectifs. « Au total plus de 1100 milliards de FCFA ont été effectivement investis dans les régions du Nord depuis la signature du Pacte », a indiqué la déclaration du FDR. Avant d’ajouter « la mise en route du principe de la libre administration des collectivités locales par la création de 703 communes à travers tout le pays ». Le FDR a ensuite rappelé au secrétaire général de l’ONU qu’ « au Mali, les Touareg ont occupé ou occupent toutes les fonctions dans l’appareil d’Etat (Premier ministre, Ministres, Président du Haut Conseil des Collectivités, Vice-président de l’Assemblée Nationale, Directeurs Généraux, Diplomates, Gouverneurs de région et Préfets de cercle etc.) ». Mieux, il dira que « plusieurs animateurs des groupes armés rebelles étaient jusqu’à leur défection députés à l’Assemblée Nationale, membres du Haut Conseil des Collectivités, membres des Forces armées et de sécurité ». Dans le même ton, le FDR a indiqué qu’ « à la veille de la rébellion de janvier 2012, l’armée malienne comptait dans ses rangs 258 officiers d’origine touarègue et arabe. Certains parmi eux ont atteint le grade de colonels-majors. Pendant une décennie, des Touareg étaient membres de la Sécurité rapprochée du Chef de l’Etat ». Le regroupement politique a rappelé que « pendant que le Rapport du Secrétaire Général de l’ONU parle des ‘’préoccupations légitimes des Touaregs’’, il est muet sur les atrocités commises et revendiquées par le MNLA et Ançardine en janvier 2012 à Aguel Hoc ». Et pour tout cela, la conclusion du FDR est sans appel. « Le moins qu’on puisse dire, c’est que le Rapport du Secrétaire Général de l’ONU est déséquilibré, partiel, partial, ambiguë et contient des allégations non fondées, ne tenant pas compte des importants progrès accomplis pendant des décennies et qui sont aujourd’hui liquidés par les initiatives aventurières et irresponsables des dirigeants des rebellions de 2012 », indique la déclaration. Mais, qu’à cela ne tienne, la déclaration rappelle que « le FDR et le peuple malien espèrent que le Conseil de Sécurité autorisera, dans les prochains jours, l’usage de la force pour mettre un terme aux souffrances innommables du peuple malien en général, des populations du Nord occupé en particulier ».