Une délégation conduite par le chef de la diplomatie malienne, Tiéman Coulibaly, assiste aujourd’hui à la rencontre Ouaga III, capitale du Burkina Faso. Le président du pays des hommes dits intègres, médiateur pour un dénouement heureux de la crise malienne, en occurrence le putschiste Blaise Compaoré, leur proposera un agenda en vue de négocier avec le Mnla et l’Ansar Dine une sortie définitive de crise larvée sous la houlette des terroristes, des coupeurs de routes et des narcotrafiquants.
Le dit sésame, s’il en est un, destiné à la paix des braves sur toute l’étendue du désert du Sahara, quant à son fond et sa forme, sera donc soumis aux représentants du gouvernement du Mali pour appréciation. D’emblée, rien, absolument rien, ne garantie que «Bamako larmoie à Ouaga» ne connaisse le même sort que les deux précédents et regrettables épisodes du même intitulé.
Il faut retenir qu’une délégation de trois personnes acompagnent, pour la circonstance, le ministre des Affaires étrangères malien Tiéman Coulibaly. Des représentants d’Ansar Dine en provenance d’Alger et du Mnla venus de Mauritanie, l’y on rejoint hier dimanche.
Les toutes premières rencontres entre M. Compaoré, les envoyés spéciaux du Mali et les deux groupes armés se tiennent aujourd’hui. Sur la forme, le président Compaoré s’attèle à une solution pacifique, pour éviter une intervention militaire internationale. En fait, le médiateur dans la crise malienne estime que des discussions incluant le Mnla et Ansar Dine dans une solution politique représentent la meilleure issue à la crise malienne. Mais, sur le fond, il semble que le médiateur fait face à un autre dilemme, plus compliqué, cette fois-ci, que les situations auxquelles il était confronté lors de Ouaga I et II.
Faut-il le rappeler que les deux rencontres de la nation malienne avec le médiateur avaient tourné en fiasco. Au point que bon nombre d’observateurs avaient conclu que le Mali est une nation à refaire.
Ouaga I avait été consacré aux différentes démonstrations d’amateurisme de la classe politique et de la Société civile malienne.
Ouaga II roulait avec un manque de leadership des autorités de la transition.
Les choses évoluent et Ouaga III pourrait être le lieu pour l’Etat malien d’affirmer sa suprématie et d’imposer ce qui lui conviendrait le mieux en accord avec son peuple. Et l’Etat malien ne pourra, en aucun cas, rater l’occasion de s’opposer.
Maintenant ! C’est du côté de Bamako qu’il y a un grand blocage. Sa médiation est fortement contestée et les composantes de sa nation sont divisées quant aux formes de dialogues avec le Mnla et Ansar Dina. Plusieurs partis sont contre des négociations avec le Mnla et Ansar Dine. Par contre, du côté du Nord, les choses semblent plus tendres.
En tout cas, le Mnla a été dompté depuis longtemps par la médiation. D’aucun disent même que le Mnla est vu par le pouvoir de Ouaga comme un enfant de cœur.
A partir du chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, la médiation a obtenu un soutien. Ce dernier se dit disposer à faire d’autres concessions pour que réussisse cette médiation. Maintenant, ce sont les faiblesses qui prennent le dessus sur les forces obscurs dans cette médiation.
Si le Mnla et Ansar Dine voient en cette rencontre de remise de calendrier de pourparlers le début de la décriminalisation de leurs actes.
L’Etat malien, quant à lui, n’y voit pas le bout du tunnel, puisque ses représentants, qui se trouvent actuellement à Ouaga, ont amenés dans leurs bagages les différents messages, sinon les mises en garde de plusieurs composantes de la nation malienne. Lesquelles n’entendent pas ouvrir de sitôt des négociations avec ceux dont les mains sont imbibées du sang des leurs frères.