BAMAKO - Des transporteurs routiers du Mali, qui dénoncent des "tracasseries" de la part des forces de sécurité, ont entamé lundi une grève de deux jours qui paralysait la circulation à Bamako, a constaté un journaliste de l`AFP.
Aucun "Sotrama", minibus verts assurant le transport interurbain dans la capitale malienne, n`était visible dans la circulation. De nombreux usagers se disputaient les rares taxis libres, tandis que d`autres se résignaient à marcher ou à solliciter les propriétaires de voitures particulières.
Les syndicats de transporteurs avaient déposé depuis quinze jours auprès des autorités leur préavis de grève, qui vise à dénoncer "des tracasseries routières" de la part des forces de sécurité et qui se poursuivra mardi, a déclaré à l`AFP Youssouf Traoré, président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), à l`origine du mouvement.
D`après le CMTR, les transporteurs routiers sont "victimes" notamment de racket, contrôles intempestifs à des postes fluctuants par la police dans l`agglomération de Bamako, et en dehors par des gendarmes ou douaniers. Des passagers de transport en commun sont aussi souvent contraints de payer entre 500 et 2.000 FCFA (76 centimes et 3 euros) sans aucune quittance administrative.
"Le taux de suivi (du mot d`ordre de grève) frôle les 100% pour le moment. Ca concerne essentiellement Bamako et ses alentours", a affirmé Youssouf Traoré.
D`après la même source, des camionneurs ont aussi été invités à participer au mouvement à l`intérieur du pays. Aucune indication n`était toutefois disponible sur un éventuel suivi de la grève par les conducteurs de poids-lourds, qui sont généralement autorisés à circuler seulement de nuit dans les grandes villes.
Sollicité par l`AFP, un responsable à la Direction nationale des transports terrestres, relevant du ministère des Transports, n`a pas souhaité faire de commentaire.
