C’est le prétexte tout trouvé de la mise en place d’un collège transitoire au niveau de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) qui est théoriquement à l’origine du mouvement de grève des commerçants détaillants ce lundi. Mais dans les faits, c’est bien pour cacher une gestion pour le moins désastreuse que des membres de l’équipe sortante s’agitent en ce moment.
De sources bien introduites, en effet, les anciens monarques de ladite Chambre, aujourd’hui véritables agitateurs autoproclamés, entendent revenir aux affaires dans le but de poursuivre leurs activités essentiellement orientées sur l’attribution de marchés de gré à gré, l’établissement de contrats fictifs et surtout, des conflits d’intérêt. Des casseroles dont l’existence vient justement d’être mise à jour par le collège transitoire.
Plusieurs marchés à hauteur de dizaines de millions F CFA ont en effet été attribués à des membres de l’équipe sortante sans la moindre forme de procès. Le seul critère restant l’affinité. Plusieurs membres du bureau sortant ont, en effet, été gratifiés de marchés pour services rendus à la chambre et surtout à son président au moment des faits, en violation flagrante des procédures en vigueur.
Outre ces marchés douteux, l’on évoque ces contrats fictifs établis avec des sociétés pendant que l’exécution du marché à proprement parler est laissée au soin de particuliers et de manière informelle. Ces contrats aussi portent sur plusieurs millions F CFA.
A ceci s’ajoutent des nombreux cas de conflits d’intérêts. Un phénomène consistant à un ordonnateur des dépenses d’octroyer ou de faire octroyer l’exécution d’un marché par ses propres services.
La découverte de ces irrégularités ne peut nullement laisser indifférents les présumés auteurs lesquels, comme par coïncidence, se trouvent à l’origine du mouvement de grève initialement prévu les 3 et 4 décembre. Le mieux aurait sans doute été de se blanchir des graves accusations.