N`DJAMENA - Le président béninois Thomas Boni Yayi, président en exercice de l`Union africaine, et son homologue tchadien Idriss
Deby ont lancé mardi un appel à l`ONU pour qu`elle autorise "d`urgence le déploiement de la force internationale au Mali" dont la partie nord est sous le controle de groupes armés, selon un communiqué officiel.
Les "deux chefs d`Etat ont eu un long entretien en présence du Premier
ministre malien Cheick Modibo Diarra" qui "a informé longuement les deux chefs d`Etat sur la situation au Mali" lundi soir à N`Djamena, selon le texte diffusé par le ministère tchadien des Affaires étrangères.
M. Yayi Boni et Deby "lancent un appel aux Nations unies pour autoriser d`urgence le déploiement de la force internationale au Mali" et "invitent la communauté internationale à user de tous les moyens légaux pour trouver une solution".
Les deux hommes affirment avoir "pris acte des solutions préconisées par la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao)".
Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, devait recevoir mardi pour la première fois ensemble des émissaires du pouvoir malien et des groupes armés Ansar Dine, un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali et de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA).
Les chefs d`Etat des 15 pays membres de la Cédéao ont adopté le 11 novembre à Abuja un plan de reconquête militaire du nord du Mali occupé par les islamistes armés. Ils ont approuvé l`envoi d`une force militaire internationale de 3.300 soldats pour une durée d`un an.
Selon le communiqué, MM. Deby et Boni Yayi ont "réitéré leur solidarité avec le Mali" et "réaffirment leur engagement a soutenir le Mali pour sortir de la crise".
Le Premier ministre malien ne s`est pas exprimé lors de cette visite.
Lors d`une conférence de presse à l`aéroport de N`Djamena, le président tchadien a précisé: "Il appartient aux Maliens de nous dire de la manière la plus claire possible quel genre de soutien ils attendent de l`Afrique au delà de ce qui a été fait par la Cédéao et quel genre de contribution ils attendent du Tchad".
"L`origine de la crise malienne est extérieure (au Mali). Nous ne pouvons pas laisser le Mali, ni abandonner le peuple malien", a-t-il assuré.
"Le Tchad sera aux côtés des pays africains pour s`associer à la résolution de la crise malienne. Nous devons agir et c`est dans l`action que les choses se clarifieront", a-t-il souligné
Mi-novembre, la présidence tchadienne avait souligné que l`envoi de troupes tchadiennes au Mali n`était "pas encore envisagé" en réponse au représentant militaire de l`UA au Mali qui avait affirmé que le Tchad répondrait "positivement" à une telle demande de l`UA.
M. Deby a aussi précisé qu`il évoquerait le Mali avec le président français François Hollande lors de la visite qu`il entame mardi en France.