Pour le secrétaire général adjoint du groupe d’auto-défense Gatia, membre de la Plate-forme, la rencontre d’Alger est sortie de ses objectifs. « La Plate-forme restera à Ménaka, malgré l’arrangement sécuritaire qui lui exige de quitter », a confié vendredi Habala Ag Amzata, secrétaire général adjoint du Gatia à l’envoyé spécial du Studio Tamani à Alger Issa Fakaba Sissoko. Cette position est partagée et soutenue par les populations locales qui ont organisé hier dans l’après-midi des manifestations de protestation contre la décision de la médiation de mettre Ménaka sous l’égide de la Minusma.
Jeudi, alors que le gouvernement et la CMA signaient un accord de cessation des hostilités prévoyant que les mouvements armés se retirent de la ville et qu’elle passe sous le contrôle de la Minusma, les mouvements de la Plateforme ont refusé de signer et déclaré qu’ils ne quitteraient pas la ville, comme le demande la Médiation internationale. Ils estiment que leurs combattants sont chez eux à Ménaka et ils affirment qu’ils ne quitteront pas la ville. Les groupes ont 72 h pour respecter les clauses du texte. Cette prise de position est largement partagée par les populations locales qui ont organisé hier vers 16 heures un meeting pour protester contre la décision de la médiation de mettre Ménaka sous l’égide de la Minusma. « Nous avions une mauvaise expérience de la Minusma » nous a confié au téléphone un des organisateurs de la manifestation qui a expliqué que les populations maintiennent leur confiance au Gatia et ne veulent pas confier leur sécurité aux forces onusiennes qui ont laissé « les rebelles nous maltraiter pendant plusieurs mois ».
Les populations de Ménaka sont décidées à faire échec à l’accord signé jeudi dernier à Alger. Elles organisent aujourd’hui et demain des marches de protestation. Donc, on est loin de sortir de la crise dans cette ville martyre.
Yéhia Baby (stagiaire)
Source: L’indicateur du Renouveau