Coup sur coup, le président de la République, très populairement élu, vient d’ordonner des chantiers qui laissent perplexes. A la limite, ses compatriotes se demandent s’il n’ignorait pas leur mal – vivre. Le premier chantier est relatif à la réhabilitation et à la rénovation du palais de Koulouba.
A l’issue du Conseil des Ministres du mercredi 27 mai 2015, le communiqué publié a donné les détails du marché attribué à l’entreprise, » Groupement EIFFAGE « , d’un montant de 5 milliards 993 millions 489 mille 955 francs CFA. Les travaux devraient durer douze mois.
A notre connaissance, pourtant, la République de Chine avait offert ses services dans ce sens. C’était au moment du gouvernement de transition. Les travaux menés par les Chinois se sont effectivement poursuivis jusqu’à l’intronisation de M. Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir. Un jour d’ailleurs, les téléspectateurs de l’ORTM ont aperçu deux proches du nouveau Chef de l’Etat entrain de visiter les lieux. Ce jour, ils avaient organisé une « journée portes ouvertes ». Histoire de montrer à leurs compatriotes que leur Chef travaillait. Il s’agissait d’un membre du gouvernement et d’un conseiller, aujourd’hui écartés des affaires. Des confrères triés au volet rapportèrent la randonnée.
Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement IBK a décidé d’octroyer un autre marché, relatif à la réhabilitation et à l’extension de la résidence dite des hôtes, sise à l’ex – Base Aérienne « B » Coût des travaux : 5 milliards 424 millions 222 mille 225 francs CFA. C’est l’entreprise chinoise, » CHECHEC « , qui devrait exécuter les travaux pour un délai de quatre mois. Le communiqué du Conseil des Ministres du mercredi 3 juin 2015 en fait foi.
En temps normal, et avec un Président normal, tous ces travaux paraissaient normaux. Or, notre pays, le Mali, vit des moments critiques depuis des années. Le Mali est en crise, dit – on partout. Les préoccupations les plus élémentaires des Maliens peinent à être satisfaites.
Les deux tiers du pays sont en proie à l’insécurité s’ils ne sont pas occupés par les bandits armés. M. Ibrahim Boubacar Keïta a été élu Président de la République, Chef de l’Etat dans ce contexte. Tout le monde le sait : Septembre 2013, date de son investiture, à juin 2015, bientôt deux ans, les problèmes demeurent les mêmes. Parfois, ils s’empirent.
Sa résidence privée, en chantier permanent, fait déjà couler de la salive. Elle fait même office de palais bis. Son locataire a déjà acquis un avion de commandement à coup de milliards : 17, 19, 21…
Décidément, le luxe tient une place de choix auprès de l’actuel Chef de l’Etat. Ces dépenses – là, il pouvait en faire l’économie. On du moins, il pouvait les orienter ailleurs.
Par exemple, doter les vaillants éléments des forces armées et des services de sécurités en matériels adéquats : hélicos, avions de chasse, …
B. Koné