En vue de s'outiller pour aller en croisade contre la corruption et la mauvaise gouvernance, le Réseau des parlementaires maliens contre la corruption a organisé, le samedi 6 juin 2015 dans la salle Haoua Kéita de l'Assemblée nationale, un forum auquel ont participé des acteurs de la société civile.
La rencontre a permis aux députés et cadres des départements ministériels de mieux connaître les textes nationaux et internationaux sur le fléau de la corruption.
C’est le 1er vice-président de l’Assemblée Nationale, l’honorable Mamadou Tounkara qui a présidé l’ouverture de ce forum, qui a bénéficié de l’appui technique et fiancier du NDI et de l’USAID. Il a mis l’accent sur la nécessité pour l’Assemblée Nationale de développer une communication institutionnelle afin d’influer sur la perception des populations maliennes sur l’institution. Il a indiqué l’impact des échanges de cette rencontre sur les capacités des parlementaires et des cadres des départements ministériels qui pourront mieux comprendre les mécanismes de la corruption pour mieux traquer le phénomène.
Pour sa part, le président du Réseau des parlementaires maliens, l’honorable Me Zoumana N’Tji Doumbia, la corruption est un phénomène en constante progression qui constitue une menace à la stabilité des Etats, surtout pour des pays économiquement faible comme le Mali. C’est pourquoi, a-t-il souligné, il faut accentuer la lutte contre ce phénomène en se formant sur ses différents mécanismes opératoires.
Il a ajouté que c’est dans ce sens que le Réseau des parlementaires maliens contre la corruption est en place pour renforcer les capacités des députés et des cadres de l’administration. Ce Réseau, a-t-il expliqué, est membre de l’Association des parlements nationaux africains contre la corruption (APNAC) créé en 1988 en Ouganda.
Il a insisté sur le besoin de partage d’informations pour mieux traquer le fléau de la corruption mais aussi du devoir de faire le plaidoyer auprès des acteurs publics que privés, la sensibilisation et la conscientisation des agents de l’Etat pour arriver à freiner le phénomène.
Pour le Directeur résident du NDI au Mali, Badiè Hima, l’actualité politico-sportive (affaire de la FIFA) du moment invite à réfléchir davantage à la corruption, qui peut être à l’origine des crises majeures. Il s’agit, a-t-il déclaré, « d’un fléau endémique, l’une des plus grandes endémies du monde qui fait perdre à la population sa confiance dans le rôle de l’Etat et dans l’Etat de droit, avec un effet dévastateur de la citoyenneté participative et responsable « . Avant d’ajouter que » la corruption est synonyme de détérioration de l’Etat de droit parce qu’elle alimente la criminalité, en particulier le crime organisé … elle remplace l’intérêt public par l’intérêt personnel « .
Enfin, le Représentant de l’USAID, Eric Pacific, dira que la transparence et la lutte contre la corruption sont non seulement une priorité pour l’ambassade américaine et l’USAID, mais également une valeur des USA. C’est pourquoi, a-t-il précisé, le Bureau paix, démocratie et gouvernance de l’USAID va investir 50 millions de dollars au cours des 5 prochaines années dans des programmes qui permettront d’accroître le contrôle des comptes publics au Mali. Il a ajouté que l’Assemblée Nationale du Mali reste un partenaire stratégique pour renforcer la lutte contre la mauvaise gestion des ressources publiques grâce à des programmes sur la gouvernance, qui seront bientôt lancés.
Bruno D SEGBEDJI