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N’Tabakoro-Sud : quand des préfets vendent des terrains déclarés d’utilité public !
Publié le mercredi 10 juin 2015  |  Le Reporter




L’Association pour le développement de N’Tabakoro-Sud a tenu une réunion sur le chantier des logements sociaux, le dimanche 31 mai 2015 à N’Tabakoro. Luttant pour les droits des propriétaires de terrains confisqués par l’Etat malien pour y construire des logements sociaux, en lieu et place des leurs, et avec un comité d’évaluation et d’indemnisation qui peine à voir le jour, l’association, par la voix de son président Soumaré, invite le gouvernement à écarter toute idée d’attribution de ces logements sociaux avant les indemnisations des victimes.

L’Association pour le développement de N’Tabakoro-Sud mène une lutte sans merci contre le pouvoir en place. C’est dans cette logique que les personnes expropriées de leurs terrains ont exigé à l’Etat de les remettre dans leurs droits. Pour y voir clair dans cette situation des expropriés de N’Tabakoro, nous avons posé la question suivante au ministre des Affaires foncières et Des domaines de l’Etat, Mohamed Bathily : pourquoi les expropriés de N’Tabakoro ne sont pas toujours remis dans leurs droits à travers l’indemnisation ?

Le ministre, dans ses éléments de réponse, a précisé que les terrains de cette zone avaient été déclarés d’utilité publique, mais certains préfets se sont entêtés à les revendre. Selon lui, l’Etat avait déjà pris toutes les dispositions pour indemniser ceux qui s’y trouvaient, avant que cette zone ne soit déclarée d’utilité publique.

Là, M. Soumaré, président de l’Association pour le développement de N’Tabakoro, est sur la même longueur d’onde que le ministre Bathily. Mais demande que l’Etat sanctionne les spéculateurs fonciers, avec la dernière rigueur, et qu’il indemnise les spoliés de leurs terres. «La zone avait été déclarée d’utilité publique à travers un premier décret en 2009 et un second en 2011. Nous sommes tous Maliens et nous avons tous besoin chacun d’un toit. Evidemment, les préfets et sous-préfets nous ont volés parce que tous les documents que nous avons (lettres d’attributions, permis d’occuper…) ne sont pas tombés du ciel.

Sachant que la zone est déclarée d’utilité publique, ces préfets et sous-préfets, qui sont les yeux et les oreilles de l’Etat, ont malgré tout accepté de vendre nos terrains, alors que cette vente est interdite. De ce fait, nous ne sommes pas fautifs dans cette affaire. Si l’Etat veut résoudre ce problème, il doit purement et simplement s’attaquer à ceux qui ont vendu ces terrains, tout en nous indemnisant», soutient-il.

Gabriel TIENOU/Stagiaire
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