On se demande quelle mouche a bien pu piquer les travailleurs des différentes agences de la Bim-Sa pour qu’ils changent brusquement de comportement : ils ont du mépris pour la clientèle dont le seul tort est d’avoir fait confiance à cette banque. Ils sont enseignants, militaires, policiers, fonctionnaires et simples citoyens, ceux qui ont fait confiance à la Bim-Sa, en raison de certaines facilités. Bien mal leur en a pris !
Les clients de la Bim-Sa sont à la merci des agents de cette banque, surtout des caissières qui, une fois la pause terminée, ne reviennent qu’après s’être pomponnées durant plusieurs minutes. Elles prennent le temps nécessaire et cela, devant les clients qui les entendent en train de papoter. Elles n’ouvrent jamais les guichets quand elles se rendent compte que les clients sont là, assis. Certaines ouvrent cependant leur caisse, mais pour payer, il faut attendre le réveillon.
Mariam Doumbia, enseignante à ATTbougou, nous explique son calvaire : «Je suis venue après la pause vers 14 heures. Elles causaient en parlant de tontine et de leurs histoires de maris et copains. Quand l’une d’entre elles a ouvert le guichet, au lieu de s’occuper de moi, elle décrocha son téléphone pour engager une conversation. Quand je lui ai fait la remarque, elle m’a dit qu’elle n’est pas la caissière. Très surprise, je n’ai rien dit. Comme je devrai retourner en classe à 15 heures, je suis partie sans avoir mon argent». Le lendemain, l’enseignante est revenue pour expliquer son calvaire de la veille au chef d’agence, la seule qui existe dans la zone. Ce dernier était introuvable. «Il serait parti pour une réunion en ville», lui a-t-on dit.
Comme on le voit, dans cette banque, les caissières passent leur temps à s’épancher sur des futilités de la vie, si elles ne sont pas en train de gérer des affaires personnelles avec de gros clients. Certaines sortent même en confiant leur place à des stagiaires qui, très souvent, n’ont pas encore la main. Augmentant la colère des clients, surtout à la fin du mois.
Le cas le plus emblématique est celui de la semaine dernière à l’agence de Sogoniko. Quand les caissières ont abandonné les clients dans la matinée, pour tenir la réunion préparatoire du mois de Ramadan… pendant plus d’une heure. Et ce sont ces mêmes caissières qui ont l’outrecuidance de dire aux clients que c’est une fois dans l’année qu’elles tiennent cette réunion et que les clients doivent les comprendre. Car il s’agissait pour elles de coordonner certains points de vue concernant le Ramadan qui s’approche.
Attitude incompréhensible qui donne raison à celui-ci : «À la Bim-Sa, les caissières sont reines et les clients sont malmenés», a lâché un client, en sortant de l’agence de Kalabancoro.
Kassim TRAORE