«Le parti Fare rejette l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, tout comme les deux documents qui ont été signés la semaine dernière à Alger». Tels sont les propos du président des Fare au cours de deux meetings que son parti a organisés le dimanche 7 juin 2015 dans le cercle de Dioila, plus précisément à Beleko et Fana.
À Beleko et à Fana, les militants et sympathisants Fare sont sortis massivement pour prendre part aux deux rencontres. Dans les deux localités, les partis politiques membres de l’opposition et de la majorité ont assisté à ces meetings, tout comme les conseillers communaux Fare. Les interventions ont surtout porté sur l’accord pour la paix et la réconciliation, la situation dans les régions nord du pays, mais surtout sur les préparatifs des communales et régionales à venir.
Actuellement, les Fare à Beleko ont 6 conseillers, dont deux à la mairie. Dans la commune de Dédougou, ils ont 49 comités dont 19 pour les femmes et 30 pour les hommes ; dans la commune de Benkady, 10 comités, 6 pour hommes et 4 pour femmes. Dans la commune de Djekafo, il y a 12 comités ; dans la commune de Djebê, 14 comités ; dans la commune de N’Glodougou, 19 comités. Ils étaient tous à Beleko pour le meeting et pour échanger avec le président des Fare.
Après les législatives de 2013, le parti Fare a eu un député dans le cercle de Dioila, en la personne de Daouda Coulibaly, sur une liste d’alliance qui a gagné dès le premier tour. Une fois arrivé à Bagadadji, Daouda Coulibaly a décidé de quitter les Fare pour le Rpm. En quittant, il a retiré au secrétaire général de la sous-section de Beleko, non moins parent à lui, Mamadou Coulibaly, la moto qu’il avait achetée pour la campagne. C’est pourquoi, en allant à Beleko, le dimanche 7 juin 2015, la délégation des Fare, conduite par son président Modibo Sidibé a remis une nouvelle moto à la sous-section de Beleko, afin qu’elle puisse mener correctement ses activités politiques, surtout en cette veille des communales.
Il est utile de préciser que Mamadou Coulibaly est actuellement 2ème adjoint au maire de Beleko, mais vu les comportements du député Daouda Coulibaly, qui est un parent à lui, il n’a pas voulu le suivre au Rpm. Le questeur de l’Assemblée nationale, Mamadou Diarrassouba, a été à Beleko plusieurs fois pour demander à la sous-section Fare de suivre le député. Chose que celle-ci a catégoriquement rejeté.
Lors du meeting de dimanche dernier, les militants sont revenus sur leur ferme engagement à rester au parti Fare, car ils ont honte de changer de parti. Les responsables de la jeunesse, des femmes et le secrétaire général, de même que les présidents des comités Fare ont tous réaffirmé leur soutien indéfectible au président Modibo Sidibé.
Pour les communales et régionales à venir, ils ont demandé la correction des erreurs commises lors de la présidentielle et des législatives passées, car le parti n’avait même pas un moyen de déplacement pour faire le tour des villages de la commune.
Souleymane Koné, premier vice-président des Fare, répondant aux questions des intervenants, a donné des assurances, mais a surtout insisté sur le travail dans le cadre des principes et textes des Fare. Il a félicité les militantes et militants de Beleko qui sont restés au parti, avant de demander à toute la commune de les rejoindre au parti Fare.
Quant à la 10ème vice-présidente des Fare, Dr. Cissé Djita Dème, elle a demandé aux femmes de participer aux élections à venir, afin qu’elles soient artisanes des décisions qui seront prises pour elles. Elle a donné des conseils sur la santé, la protection de l’environnement et la lutte contre les maladies.
Les partis invités comme le Cnid, l’Urd, l’Apr, l’Udd étaient de la rencontre, tout comme le maire de Beleko et le chef de village. Ils ont tous salué la délégation des Fare pour son déplacement, une première pour un chef de parti politique à Beleko.
Prenant la parole au cours du meeting de Beleko, Modibo Sidibé a salué tout le monde, les partis amis et les responsables administratifs de cet arrondissement. Il a souhaité une bonne saison des pluies, un bon début de Ramadan. Modibo Sidibé est revenu sur la présence des Fare dans l’opposition. Selon lui, les Fare jouent un rôle de contre-pouvoir dans le jeu politique. Il a ensuite abordé l’état de la route de Beleko qui est impraticable, alors que c’est une zone de culture de céréales et de coton par excellence.
Parlant de la situation au Nord du pays, il dira que le dialogue préconisé n’est pas une mauvaise chose, mais la paix doit se faire avec ceux qui sont pour la paix. «Nous constatons malheureusement que l’accord pour la paix et la réconciliation n’amènera pas la paix. Ça ne sera pas la paix, ça nous conduit vers un avenir incertain. Je prends un seul exemple sur la meilleure représentation. Si aujourd’hui, vous donnez une préférence régionale à une partie de population se trouvant dans un territoire donné, on dit que c’est une meilleure représentation dans les institutions. Une meilleure représentation dans les corps de l’Etat, dans les grands services publics. Mais, comment allez-vous le mettre en œuvre ? Vous allez commencer par identifier d’abord quels sont ces grands corps, quelles sont ces administrations. Une fois que vous l’aviez identifié, vous devriez dire qui sont ressortissants du nord dans ces grands corps-là ou non. Est-ce qu’ils sont en nombre suffisant ou il faut leur accorder une meilleure représentation ? Donc, vous avez commencé à distinguer. Alors, on va commencer à creuser les origines des uns et des autres», a expliqué le président Sidibé.
Avant de poursuivre : «Imaginez-vous où cela peut nous conduire ? C’est ce que nous refusons. La République, c’est le garant, c’est la citoyenneté pleine et entière pour nous tous, qui que nous soyons, d’où que nous venons. C’est ce que nous devrons défendre ensemble, c’est ce que nous défendons. Tous les Maliens doivent se reconnaître citoyens, avant toute autre chose. La diversité culturelle du Mali doit être préservée, car c’est une richesse de notre pays».
Puis d’ajouter : «On ne veut pas qu’un jour, on puisse s’asseoir pour que d’autres nous disent ‘si on savait’. Non, on le dit aujourd’hui pour que personne ne puisse le dire demain. Il faut que tout le monde mesure aujourd’hui ce qu’il y a eu lieu de faire, ce que doit être la responsabilité de chacun et de chacune, et ce qui doit être notre responsabilité commune dans le devenir de notre pays».
Parlant des communales et des régionales, il a demandé aux militantes et militants de Beleko et de Fana de bien se préparer. Auparavant, il a donné des clarifications sur les modes de scrutin pour les régionales à venir. Il a demandé aux populations de Beleko et de Fana de choisir les Fare pour ces communales et régionales qui sont des élections de proximité, mais aussi le soubassement de la République et de la nation.
À Fana comme à Beleko, des partis amis étaient des deux meetings. Prenant la parole, le représentant de la Cnas est revenu sur certaines actions de Modibo Sidibé, notamment la réalisation des Cscom, l’Initiative riz et surtout la réduction du prix de l’engrais.
Lors du meeting de Fana, plusieurs femmes ont pris la parole, comme la conseillère Fare de Tingole. Un jeune étudiant en médecine, qui revenait de Ségou, s’est arrêté pour parler avec Modibo Sidibé. Tout comme les ressortissants des régions du nord, les peulhs et les jeunes basketteuses et footballeurs de Fana étaient tous du meeting ainsi que les griots et les représentants de la société civile.
Soulignons que la délégation des Fare pour cette mission, conduite par le président Modibo Sidibé, comprenait Souleymane Koné, premier vice-président ; Dr. Cissé Djita Dème 10ème, vice-présidente ; Sinalou Diawara, secrétaire politique ; Amadou Cissé, président de la jeunesse ; Mamadou Ivan Diallo, secrétaire à l’organisation ; Malick Berthé, Sory Ibrahim Makaguillé, Youssouf Diallo et Boubou Diallo, secrétaire chargé des Maliens de l’extérieur.
Kassim TRAORE
Envoyé spécial à Dioila
FARE-CNAS : pour une Gauche forte
À Fana, l’un des adjoints au maire, qui est un responsable de la Cnas Faso Hèrè, a pris la parole pour remercier Modibo Sidibé, en lui souhaitant la bienvenue à Fana. Dans son intervention, Modibo Sidibé a fait savoir que son parti entretient de très bonnes relations avec la Cnas de son aîné Premier ministre, Dr. Soumana Sacko. Avant de révéler que ce mardi 9 juin 2015, les deux partis politiques doivent se rencontrer en vue de la création d’une Gauche forte.
«Avec Cnas Faso Hèrè, nous travaillons ensemble, nous cheminons ensemble, nous nous comprenons, nous travaillons pour que nous puissions avoir une véritable Gauche politique solide, une assise basée sur une forte conception de l’Etat du Mali, de la gouvernance- je le répète, de la gouvernance – pour le développement. Donc, ça ne m’étonne pas que vous soyez ici dans votre rôle républicain, de démocrate, parce que c’est bien cela la démocratie et la République. Merci bien, Monsieur le maire, merci à tous les autres partis politiques qui sont ici».
K.T