Le premier tour de la législative partielle de la Commune V, tenu le 31 mai dernier, a été observé par le ‘’Consortium des organisations de la société civile pour l’observation du processus électoral’’. Il a présenté ses conclusions aux hommes de médias ce mercredi 3 juin 2015 à la Maison de la presse.
Pour pourvoir au siège laissé vacant à l’Assemblée nationale
Un bureau de vote dans une école primaire à Bamako
Le Consortium pour l’observation du processus électoral est constitué de trois organisations de la société civile légalement constituées en l’occurrence : Jeune chambre international Mali, Réseau plaidoyer lobbying et SOS Démocratie. L’objectif de cette observation était de contribuer en toute objectivité et neutralité à la régularisation du scrutin et formuler des recommandations pour l’amélioration de la suite du processus.
Dans leur présentation, Samba Touré, secrétaire général et Demba Tounkara, coordinateur du consortium, ont révélé comme constats, le fait que tous les centres et bureaux de vote ont ouvert leur porte à la date prévue même si certains centres et bureaux ont connu des délocalisations le jour du scrutin. Malgré cette délocalisation et les désagréments qui s’en ont suivi, 86,66% des bureaux de vote observés étaient ouverts à 8h avec l’essentiel du matériel électoral indispensable au bon déroulement du vote. Le consortium a constaté un faible taux de mobilisation des électeurs. Dans les 30 bureaux de vote observés, le nombre total des électeurs inscrits s’élève à 14 123 et le nombre de votants a été de 1209 soit un taux de participation de 8,56%. La moyenne de participation dans les centres était de 25 électeurs par bureau de vote. La faible mobilisation était prévisible, selon le consortium, car, sur les 48 080 cartes NINA à distribuer, seul 3671 ont été retirées à la date du 20 mai, soit un taux de 7,63%. Lors du retrait des cartes, plusieurs difficultés ont surgi : des erreurs au niveau des noms, des dates de naissance ou des photos des citoyens.
Par ailleurs, a souligné le consortium, des difficultés d’ordre logistique ont été constatées, entre autres, la délocalisation des centres et des bureaux de vote le jour du scrutin ; des listes électorales non affichées en face des bureaux de vote des centres tels que Nampéré Ballo, lycée Sacré cœur, Michelle Allaire siège….. Cet état de fait a démotivé les électeurs. Au cours de ce scrutin, il y a été constaté un faible taux de bulletin nul dans les bureaux de vote observés par le consortium. 31 bulletins nuls sur 1209 votants soit un taux de 0,22%. Le consortium dit avoir constaté une amélioration chez les électeurs qui commencent à se familiariser avec le bulletin unique mais aussi chez les agents électoraux dans le décompte des voix. Toutefois, le consortium a fait plusieurs recommandations à l’endroit de la Céni, DGE et le MAT comme : informer les citoyens des délocalisations des centres et bureaux de vote au moins 72 heures avant le scrutin ; afficher les listes électorales en face de tous les bureaux de vote etc. Aux partis politiques et candidats de renforcer la mobilisation des citoyens/électeurs/électrices pour le retrait des cartes et le vote massif pour le second tour… A la société civile de s’engager davantage dans la mobilisation non partisane des citoyens pour le retrait des cartes NINA et pour le vote du second tour…
Il faut noter aussi la forte mobilisation du département élection de la Minusma qui n’a ménagé aucun effort pour le bon déroulement du scrutin. Il s’est non seulement investi pour mobilisation de la logistique, mais aussi dans le cadre de l’expertise avec des agents déployés le jour du vote. Pendant des semaines, ce département était au four et au moulin pour rendre le scrutin régulier.
Yattara Ibrahim