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Consultation Préparatoire à la mise en oeuvre de l’Accord: Un compromis dangereux pour la paix !
Publié le jeudi 11 juin 2015  |  Le Prétoire
Cérémonie
© Présidence de CI par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger
Bamako, le 15 mai 2015 au CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger.




Il n’est un secret pour personne que cette consultation qui s’est tenue à Alger n’est qu’un arrangement pour faire plaisir à la CMA. A y lire entre les lignes, tout porte à croire que les exigences exprimées par la Cma sont aberrantes et constitutives de germes d’une partition programmée du Mali.

A l’invitation de la médiation, les parties prenantes de la crise du nord Mali se sont retrouvées à Alger pour une série de consultation préparatoire à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Ce, après la grande kermesse du 15 Mai dernier, ou toutes les parties impliquées dans le processus de sortie de crise dans notre pays ont signé l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, excepté la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui a cependant accepté à la veille de parapher le même document à Alger.

La CMA conditionnait sa signature à la prise en compte de certaines préoccupations. C’est ainsi que la médiation élargie a tenu à Alger une série de consultations avec les parties prenantes au processus d’Alger, afin d’identifier les actions à engager pour l’entrée en vigueur de l’Accord. Un document est sorti des travaux, intitulé « relevé des conclusions des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali ».

Il est articulé autour des trois axes suivants : Mise en place des conditions du parachèvement du processus de signature de l’accord dans les plus brefs délais et la clarification de la méthodologie et des modalités de mise en œuvre de l’Accord, Réaffirmation par les parties au processus d’Alger de leurs engagements en faveur d’une cessation totale et définitive des hostilités, Examen des préparatifs engagés pour la mise sur pied du comité de suivi de l’Accord et pour la tenue, dans les délais fixés par l’Accord, de la première réunion de ce comité.

Les exigences de la CMA pour la signature de l’accord le 20 juin
La rencontre de la médiation avec la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) pour déterminer les facteurs et modalités qui favoriseraient la signature de l’accord a permis aux responsables de la CMA de faire état d’un certain nombre de préoccupations d’ordre politique, économique et sécuritaire, entre autre : assurer une représentation des populations du Nord dans les institutions et grands services publics, corps et administrations de la République ; l’adoption des décrets d’application et mesures réglementaires et législatives à l’érection de Taoudéni et de Ménaka en régions ; le retour des refugiés ; la nécessité du respect par les parties concernées des engagements antérieurs en matière de cessation des hostilités ; la nécessité absolue de cesser tout acte hostile sous peine des sanctions qui peuvent en découler. Les questions relatives à la sécurité des localités faisant l’objet de conflits ou de discorde seront traitées prioritairement dans le respect des engagements antérieurs et sous l’égide de la médiation par les mécanismes de défense prévus par l’Accord.

Concernant la représentativité des combattants et des populations des Régions du nord au sein des forces de défense et de sécurité, « les forces redéployées devront inclure un nombre significatif de personnes originaires des régions nord y compris dans le commandement, de façon à conforter le retour de la confiance et à faciliter la sécurisation progressive de ces régions. Une insertion prioritaire et majoritaire des combattants des mouvements politico-militaires, notamment la CMA, soit prévue au sein des forces de défense et de sécurité reconstituées déployées au nord », stipule le texte .Pour ce qui est développement, la Coordination a estimé que ses attentes en matière de développement économique et social sont largement couvertes par les dispositions de l’accord qui garantit une participation effective des populations du nord dans le processus de prise de décision économique.

L’Etat appelé à la vigilance
Cette consultation tenue à Alger n’est qu’un arrangement pour faire plaisir à la CMA. Surtout quand on sait que depuis le paraphe de l’accord, le ton de la communauté internationale à l’égard de la CMA n’est plus empreint de fermeté. A y lire entre les lignes, tout porte à croire que les exigences exprimées par la CMA sont aberrantes et constitutives de germes d’une partition programmée du Mali.

Car l’Etat serait dépouillé de toutes ses prérogatives de souveraineté. Quand on ôte à un Etat son pouvoir de choix de redéploiement de son armée sur une partie de son territoire, cela équivaut au reniement de sa souveraineté.

Si l’on y prend garde, dans un proche avenir, les forces de sécurité qui seront reconstituées au nord, composées majoritairement des originaires des régions, chasseront ou massacreront les quelques sudistes qui sont appelés à cohabiter avec eux pour proclamer l’indépendance des régions du nord. Le Sud Soudan en est une parfaite illustration. Pour la sécurité des localités faisant l’objet de conflits ou de discorde, visiblement la question de Kidal semble être le cadet des soucis des partenaires du Mali.

On n’en parle même plus, l’Etat n’y est pas. C’est Ménaka aujourd’hui qui est mis au devant de la scène parce que la CMA n’a pas encore digéré sa défaite et veut récupérer cette ville avec la complicité de la Minusma. L’érection des villes de Ménaka et Taoudeni en régions ne répondent pas pour l’heure aux critères de régionalisation. L’application des dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale ainsi que ces protocoles additifs nécessitent une vigilance accrue des plus hautes autorités du Mali. Sinon le réveil sera cauchemardesque.

Boubacar SIDIBE
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