A Ménaka, devenu le nouvel enjeu du processus, le Gatia tient toujours tête. La CMA, quant à elle, fait du départ du groupe d’autodéfense de cette ville l’un des préalables à sa signature de l’accord de paix, prévue dans 10 jours.
Au terme du document relatif aux «arrangements sécuritaires», conclu entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l’Azawad, le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) doit céder Ménaka qu’il avait repris au Mnla et acolytes en avril dernier.
En effet, ce texte prévoit le retrait de cette localité, au profit des forces onusiennes, des éléments armés de la plateforme et leur retour à leur position initiale, et le repli des éléments armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) au-delà d’un rayon de 20 km autour de ladite localité. Si le Gatia avait 72 heures pour s’exécuter, comme le voudrait le document, il y a lieu de constater que ce Groupe d’autodéfense tient toujours tête, près de 72 heures après l’expiration de ce délai. Ce, conformément à la position qu’il avait exprimée à Alger, refusant de signer les deux documents proposés par l’équipe de médiation conduite par Alger. Or, si la CMA s’est engagée à rejoindre le processus en annonçant sa signature de l’Accord de paix pour le 20 juin prochain, il n’en demeure pas moins qu’elle fait du départ du Gatia de la localité de Ménéka une condition indispensable à cette signature.
Dès lors, l’on est en droit de se demander si la signature de la CMA aura lieu à bonne date si davantage la Plateforme campait sur sa position soutenue en cela par la population de Ménaka qui oppose déjà un niet à une arrivée éventuelle des troupes onusiennes. Cette interrogation est d’autant plus légitime que l’on peut difficilement opposer au Groupe d’autodéfense un document dont il n’est pas signataire.
Ainsi, la Minusma, au risque de créer un précédent fâcheux et même d’outrepasser son mandat, pourrait difficilement trouver les arguments légitimes pour prétendre déloger le Gatia par la force. Elle n’en a d’ailleurs pas l’intention, si l’on en croit nos confrères de «Jeune Afrique» (livraison du 04/06/2015).
Mais, l’espoir pourrait peut-être renaître avec le changement de donne annoncé par nos confrères de «L’Indicateur du Renouveau».
En effet, selon le confrère, le départ du Gatia ne se fera plus au profit des forces de la Minusma, mais plutôt des forces armées et de sécurité du Mali qui ne devraient plus être cantonnées. Si cela se révélait vrai, le véritable défi sera de convaincre les habitants de Ménaka qui semblent avoir perdu toute confiance aussi bien en l’équipe de médiation internationale qu’en les autorités nationales. Ce, depuis la signature notamment du document relatif aux arrangements sécuritaire.
Bakary SOGODOGO