La promesse de la CMA (Coordination des mouvements de l’Asawad) de signer les accords de paix d’Alger le 20 juin prochain laisse désormais mi-figue, mi-raisin les espoirs d’une impossible paix au Mali. Pendant que les forces de la MINUSMA sont attroupées au nord, le vrai mal a pris tout le monde à contre-pied et s’est propagé de haut en bas jusqu’au sud-est du pays. La Côte d’Ivoire, le Burkina, ainsi que la Guinée, qui dormaient à poings fermés sur leurs lauriers, se sont réveillés en sursaut en entendant des djihadistes ont frappé tout près d’eux, faisant un mort, des blessés dans le rang de la gendarmerie malienne avec des dégâts matériels considérables avant de s’évanouir dans la nature, entre la Côte d’Ivoire et le Burkina, mais pis et plus alarmant encore, un drapeau des islamistes a été hissé sur le camp, selon la description du témoin interrogé par RFI : « Drapeau noir avec écritures arabes blanches ». Tout le Mali est désormais dans la psychose et en alerte permanente, et pas que lui seul, le Burkina, la Côte d’Ivoire et la Guinée sont-ils à l’abri des incursions des islamistes ? La Gambie, le Sénégal, la Mauritanie, l’Algérie ne doivent-ils pas se sentir concernés, comme le Nigéria, le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Bénin le sont avec Boko haram ?
Une offensive généralisée des islamistes du monde entier ?
Au vu des guerres en Syrie, en Irak, en Libye, des attaques des Shebabs et de Boko haram, il faut bien le croire et le craindre pour préparer une force commune de défense. Les groupes islamistes sont plus nombreux dans la zone et sont éparpillés entre la Libye, l’Algérie, le Mali, qui est un terreau propice à l’expansion des djihadistes. Hormis les clivages interethniques, voire raciales avec les Touaregs, il y a des clivages entres sectes religieuses partout, et les frontières entre tous ces pays sont des passerelles et passoires.
Après l’inattendue attaque dans la capitale malienne (le restaurant La Terrasse) dans sa partie la plus sensible et la plus fréquentée par des expatriés et journalistes, tout un symbole, voilà une autre attaque d’une partie du pays située aux antipodes du chaudron du nord, qui ne s’attendait pas le moins du monde à l’être de cette façon. Cela signifie, en clair, que le cancer a infiltré et est en train de gagner tout le pays.
Dans ces conditions, signer lesdits « accords d’Alger » après tant de reports, sans consensus général et réel, n’est qu’un leurre pour les deux parties, or sans le Mali, le MNLA ne tiendrait pas longtemps face aux djihadistes, cela s’est déjà vu, et sans le MNLA, qui connaît le mode opératoire des djihadistes, le Mali serait vulnérable sur toute l’étendue de son territoire, et les pays qui ont des frontières communes doivent commencer à s’inquiéter, d’autant que des heurts religieux et intercommunautaires sont entendus un peu partout dans chacun des huit pays voisins, la Guinée en tête.
Il est temps de procéder comme le Nigéria, le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Bénin.
Source: Guineenews