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Hollande à Alger lundi pour conforter le partenariat entre les deux pays (PRESENTATION)
Publié le dimanche 14 juin 2015  |  AFP
François
© Autre presse par DR
François Hollande s`est exprimé après avoir rencontré les familles des 54 victimes




Paris - François Hollande effectue lundi une visite éclair en Algérie, dont il devrait saluer le rôle clé dans le processus de résolution des crises malienne et libyenne, tout en s’employant à conforter le partenariat entre Paris et Alger.

Cette visite de travail, durant laquelle il rencontrera son homologue, Abdelaziz Bouteflika, et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, intervient alors que la relation bilatérale, traditionnellement tumultueuse entre les deux pays, connaît une phase d’apaisement sans précédent.

"La relation est à un niveau de qualité que le président Bouteflika décrit lui-même comme inégalée" depuis 1962. "Elle illustre la force des liens d’amitié entre nos deux pays", soulignait récemment l’ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié.

Le 20 décembre 2012, lors d’un première visite d’Etat à Alger, M. Hollande avait contribué à l’apaisement en reconnaissant solennellement devant le parlement Algérien "les souffrances" infligées par "la colonisation française". En avril, le secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants s’est déplacé en Algérie pour rendre hommage aux victimes
algériennes du massacre de Sétif, qui avait fait des milliers de morts il y a 70 ans.

Même si la question de la repentance française reste présente dans la presse et l’opposition, elle n’est plus évoquée par les dirigeants algériens.

Depuis 2012, les relations entre Paris et Alger se sont aussi intensifiées dans la lutte contre les mouvements jihadistes pour laquelle l’Algérie joue un rôle clé, notamment au Sahel et en Libye.

Alger a notamment largement contribué à la signature des accords pour la paix et la réconciliation au Mali du 15 mai, et c’est dans la capitale algérienne que la rébellion malienne à dominante touareg s’est engagée à les signer à son tour le 5 juin.

Concernant la Libye voisine, en plein chaos et gangrenée par la progression du groupe Etat islamiste, les Algériens "sont pragmatiques et centrés sur les questions de stabilité et de sécurité", se félicite Paris.

Sur le plan bilatéral, les deux pays sont soucieux d’intensifier leur "partenariat stratégique" signé en 2012.

"Il faut multiplier les projets de coproduction pour créer des emplois et associer Français et Algériens dans la conquête de nouveaux marchés", aider l’Algérie "à diversifier son tissu économique", affirme-t-on à Paris. Une nécessité alors que l’économie algérienne dépend entièrement des hydrocarbures, dont les cours se sont effondrés depuis un an.

Les hydrocarbures rapportent à l’Algérie plus de 95% de ses recettes extérieures et contribuent pour 60% au budget de l’Etat.

Total ne réalise en Algérie que 0,5% de son extraction mondiale de pétrole et moins de 1% de celle de gaz. Et le groupe pétrolier français a connu de récentes déconvenues, annonçant en janvier 2015 la résiliation par les Algériens d’un important contrat d’extraction de gaz de schiste.

- ’Ne pas se mêler’ de la succession de Bouteflika -

Mais la France veut absolument récupérer le rang de premier fournisseur de l’Algérie conquis en 2013 par la Chine.

Actuellement, Paris est le deuxième partenaire de l’Algérie avec des échanges s’élevant à 10,5 milliards d’euros en 2014.

Quelque 7.000 entreprises françaises exportent dans ce pays et 450 y sont installées : quelques grands groupes comme Alstom, Lafarge, Danone ou encore Renault mais surtout de PME, ce qui représente 40.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects, selon la Chambre algérienne de commerce et d’industrie.

François Hollande ne sera pas accompagné lundi, comme en 2012, d’une délégation d’hommes d’affaires. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, sera le seul ministre présent avec une dizaine d’élus et personnalités.

Mais la visite présidentielle, qui débutera en début d’après-midi et s’achèvera dans la soirée vers 22H00, a été précédée de plusieurs déplacements de ministres français et d’un Forum économique franco-algérien qui a réuni des responsables et entrepreneurs des deux pays le 11 juin à Paris.

Sur le plan politique, Paris évite soigneusement le délicat sujet de la succession d’Abdelaziz Bouteflika, de plus en plus évoquée par la presse algérienne et l’opposition. Le président algérien, 78 ans, affaibli par un AVC en 2013, entend cependant mener son 4e mandat jusqu’à son terme en 2019.

François Hollande "ne se mêlera ni directement ni indirectement" de la question de la succession de M. Bouteflika qui, à mon sens, n’est pas une question posée aujourd’hui", affirmait récemment un diplomate français.

swi/glr/phc
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