Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a annoncé la mort de Mokhtar Belmokhtar, visé par une frappe américaine, dans la nuit de samedi à dimanche. Mais Washington ne confirme par l'information pour le moment.
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L’incertitude demeure sur le sort de Mokhtar Belmokhtar. Une frappe aérienne américaine en Libye a visé le chef jihadiste algérien dans la nuit de samedi à dimanche 14 juin, a annoncé le Pentagone à Washington, sans confirmer la mort du cerveau de la prise d’otages du site gazier algérien d’In Amenas, en 2013.
« Nous continuons à évaluer les résultats de l’opération et fournirons plus de précisions de manière appropriée », a déclaré dans un communiqué le colonel Steve Warren, porte-parole du Pentagone.
« Consultations avec le gouvernement »
De son côté, le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a annoncé dimanche soir la mort de Mokhtar Belmokhtar des suites de cette frappe américaine.
« Des avions américains ont mené une opération qui a abouti à la mort de Mokhtar Belmokhtar et d’un groupe de Libyens appartenant à une organisation terroriste dans l’est de la Libye », ont indiqué les autorités libyennes sur leur page Facebook, ajoutant que la frappe a eu lieu « après consultations avec le gouvernement intérimaire libyen ».
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Une cible « terroriste liée à Al-Qaïda » en Libye visée
Quelques heures plus tôt à Washington, le Pentagone avait annoncé que l’armée américaine avait mené une frappe dans la nuit de samedi à dimanche contre une cible « terroriste liée à Al-Qaïda » en Libye.
L’agence libyenne Lana, citant un responsable du gouvernement reconnu par la communauté internationale, a précisé que « la frappe de l’armée de l’air américaine a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche dans une ferme (…) à Ajdabiya, à 160 km à l’ouest de Benghazi, chef lieu de l’Est libyen, où Belmokhtar tenait une réunion avec d’autres chefs de groupes extrémistes, dont des membres d’Ansar Asharia », une organisation classée terroriste par l’ONU.
Les jihadistes évoquent des morts, aucune référence à Belmokhtar
Sur les réseaux sociaux, des comptes jihadistes ont fait état de 7 morts dans le raid. Une page Facebook d’un groupe islamiste à Ajdabiya a publié dès dimanche matin des photos de corps ainsi que les noms des personnes tuées, sans aucune référence à Belmokhtar.
Des combats meurtriers ont eu lieu par ailleurs autour de l’hôpital de la ville, les jihadistes ayant tenté, en vain, de prendre le contrôle de l’établissement, aux mains de milices locales, pour soigner leur blessés, selon des témoins.
Mokhtar Belmokhtar donné pour mort par le Tchad en avril 2013
Mokhtar Belmokhtar avait réaffirmé mi-mai la loyauté de son groupe, Al-Mourabitoune, à Al-Qaïda et démenti l’allégeance à l’État islamique (EI) proclamée par un autre dirigeant, laissant présager une sérieuse discorde dans la hiérarchie du mouvement.
Donné pour mort par le Tchad en avril 2013, il avait revendiqué un double attentat-suicide au Niger en mai 2013, qui a fait une vingtaine de morts.
Condamné à mort à deux reprises par la justice algérienne, Belmokhtar aurait également commandité l’assassinat de quatre Français en Mauritanie en décembre 2007, et la prise en otages de deux Canadiens en 2008, trois Espagnols et deux Italiens en 2009.
Violents affrontements entre groupes jihadistes en Libye
Plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi, la Libye est déchirée par des combats entre milices lourdement armées. Le pays compte actuellement deux gouvernements rivaux : l’un, reconnu par la communauté internationale, installé dans l’est du pays, l’autre à Tripoli sous contrôle de Fajr Libya, une coalition de milices.
Des groupes jihadistes ont profité de ce chaos, notamment le groupe État islamique. Les frappes américaines, soutenue par le gouvernement reconnu, coïncident avec de violents affrontements entre groupes jihadistes rivaux à Derna, fief des islamistes radicaux en Libye, à 280 km à l’est de Benghazi.
Les hostilités ont été déclenchées la semaine dernière après l’assassinat par un groupe se réclamant de l’organisation État islamique d’un leader de Majless Mujahidin Derna, une milice islamiste radicale rivale, plus proche d’Al-Qaïda. Un autre leader de cette milice, Salem al-Derbi, a été tué dans les affrontements qui ont suivi l’assassinat de Nassir al-Akr.