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Fare et Cnas à propos de la DPG : «Incohérente et pas ambitieuse»
Publié le mardi 16 juin 2015  |  Le Prétoire
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© aBamako.com par mouhamar
Politique: Une délégation du Parti FARE rencontre l`URD
Bamako, le 16 avril 2014 au siège de l`URD.Le secrétariat exécutif national du parti FARE avec à sa tête son président Modibo Sidibé a été reçu ce mercredi par le bureau politique de l`URD avec en sa tête Soumaïla Cissé, à son siège à Badalabougou.




L’un s’inscrit dans une opposition républicaine et l’autre est supposé être à cheval entre cette dernière et la majorité présidentielle. Les deux partis partagent pourtant les mêmes visions. Du moins à propos de certains sujets, dont la Déclaration de politique générale approuvée, jeudi, par l’Assemblée nationale.

Dans un communiqué conjoint qu’elles ont récemment rendu public, les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence de Modibo Sidibé et la Convention nationale pour une Afrique solidaire de Soumana Sako notent leur identité de vues sur un certain nombre de sujets. Lesquels furent abordés au cours d’une rencontre au sommet entre les deux partis, le 9 juin, soit le lendemain de la présentation, par le chef du gouvernement Modibo Keïta, de sa DPG.

En effet, de la situation politique et sécuritaire du pays à la création d’un pôle de la gauche républicaine en passant par la gouvernance, les présidents Sidibé des Fare et Sako de la Cnas ont fait des constats et formulé un certain nombre de recommandations. Actualité oblige, les deux partis se sont logiquement prononcés sur la DPG à laquelle les députés ont donné leur quitus ce jeudi 11 juin 2015. De leurs avis, ce document «manque d’ambition, de profondeur et de cohérence et n’offre aucune vision claire qui puisse remobiliser le peuple malien face aux enjeux de la profonde crise multidimensionnelle à laquelle le Mali reste confronté». S’agissant toujours du volet de la gouvernance, les deux partis demandent aux pouvoirs publics de faire toute la lumière sur l’affaire dite des engrais et pesticides frelatés et surtout d’informer le peuple du Mali de la suite éventuelle donnée aux actions judiciaires promises, relatives aux affaires de l’avion présidentiel et des équipements militaires.

Un pas supplémentaire vers la «partition» du Mali

Au chapitre de la sortie de crise, les deux partis ont, tout en en plaidant en faveur d’une réappropriation nationale du processus, réaffirmé leur rejet de l’Accord de paix et de réconciliation, signé le 15 mai dernier.

Dans la même veine, ils dénoncent le «Relevé de conclusions des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation…» et l’«Arrangement sécuritaire» signé le 5 juin2015 entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l’Azawad. Les deux partis justifient leur position par le fait que ces documents ne consacrent ni plus ni moins qu’une «capitulation grave de plus de l’Etat malien devant les prétentions injustifiées de groupes armés dépourvus de toute représentativité et un nouveau pas vers la partition programmée du Mali». Partant, les Fare et la Cnas rappellent que la protection des populations et de leurs biens incombe aux forces armées et de sécurité maliennes, la mission de la Minusma consistant à aider au rétablissement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire. D’où leur requête en faveur d’un recadrage du mandat de la Mission, «en vue d’en faire une force plus robuste chargée d’appuyer efficacement et sans ambiguïtés le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire».

Les perspectives d’émergence d’un pôle politique Sur un tout autre plan, les deux anciens Premiers ministres ont réaffirmé leur volonté d’œuvrer ensemble à la création d’un pôle des forces politiques et sociales de la Gauche républicaine, démocratique, sociale et progressiste. A cet effet, ils ont souligné la nécessité de mettre en place un cadre permanent d’échanges et de concertation pour conduire le processus de création dudit pôle. En perspective des futures échéances électorales, les deux partis décident de préparer ensemble, de concert avec les autres composantes du Pôle, les prochaines élections communales et régionales dans un esprit d’alliance politique et électorale. Et demandent aux pouvoirs publics de créer toutes les conditions requises de transparence et d’équité desdits scrutins prévus le 25 octobre prochain. Il importe de rappeler que le parti Fare, au sortir des législatives de 2013, a décidé d’agir au sein d’une «opposition plurielle et républicaine», alors que la Cnas/Faso-Hèrè, pourtant plus critique que les partis de l’opposition, ne s’est jamais réclamée de ce bord, ni de la majorité présidentielle. Elle devient ainsi un ‘’centriste’’ de fait.

Bakary SOGODOGO
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