La ville de Koulikoro était en effervescence, le samedi 13 juin dernier, à l'occasion de la visite du président de la République pour la remise solennelle de deux baâteaux à la Compagnie malienne de navigation (COMANAV).
C’était en présence notamment de deux illustres natifs de la localité, à savoir le Premier ministre Modibo Kéïta et le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé. Voilà, en tout cas, deux navires qui vont incontestablement renforcer les capacités de cette entreprise publique. En luttant également contre la pauvreté dans cette ville meurtrie à cause principalement de la fermeture de l’usine HUICOMA et de la baisse de performance de la COMANAV. C’est donc là un nouvel espoir qu’IBK est venu apporter aux populations de Koulikoro.
En plus de ces personnalités susmentionnées, cette cérémonie qui a eu pour cadre l’embarcadère de Koulikoro a été marquée la présence des membres du gouvernement, des présidents d’institutions de la République, des autorités administratives et des notabilités de la cité du Méguétan.
Pour signifier leur reconnaissance aux autorités nationales et, plus précisément, au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, la cité du Méguétan, à travers notamment le Groupe de réflexion et d’action pour le développement du cercle de Koulikoro (GRADECK) présidé par Dr Adama Dembélé, avait mis les petits plats dans les grands en réussissant une mobilisation des grands jours pour réserver le meilleur accueil au chef de l’Etat et à la forte délégation qui l’accompagnait.
C’est donc une cité ouvrière, jadis prospère mais aujourd’hui meurtrie par la fermeture de l’usine HUICOMA (huilerie et savonnerie), qui recevait le président de la République venu donner une nouvelle espérance aux populations de Koulikoro. En effet, depuis des lustres, cette ville ne respirait que grâce à l’usine HUICOMA et à la COMANAV qui furent longtemps les deux mamelles nourricières pour des milliers de familles de Koulikoro et environs. Deux entités qui connaissent aujourd’hui des fortunes diverses.
Si la première a été purement et simplement liquidée à la suite d’une mauvaise privatisation, la seconde se débat, depuis des années également dans d’énormes difficultés financières à cause notamment des impayés de l’Etat (ministères de la Défense et de la Sécurité) qui se chiffrent présentement à quelque 296 millions de FCFA. Cette situation inconfortable étant due également à la vétusté de sa flotte dont la moyenne d’âge des bateaux Tombouctou, Kankou Moussa et Général Abdoulaye Soumaré est de 40 ans, selon le P-DG de ladite société, Mme Dembélé Goundo Diallo.
A cela, il faudra noter l’ensablement du lit du fleuve qui a réduit de manière drastique la durée de la période de navigation. Cette période de navigabilité étant passée de 8 mois dans les années 60-70 à seulement 5 mois et cela depuis les années 84. Un ensablement qui est un souci constant pour nos autorités et singulièrement le président IBK qui ne cesse d’en parler urbi et orbi afin que la communauté internationale prenne cette problématique à bras-le-corps. Dans son intervention à cette cérémonie, le chef de l’Etat dira, d’ailleurs, que le fleuve Djoliba est le « sang du Mali « . Qu’il faudra donc le préserver à tout prix.
S’inspirer de l’expérience de l’Egypte sur le Nil
Pour le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré, il s’agira » d’organiser le tourisme sur le fleuve Niger et des fêtes sur le bateau « . Pour cela, il a souligné que la COMANAV va « s’inspirer de l’expérience de l’Egypte sur le Nil et offrir des possibilités de célébration des fêtes sur le fleuve lors des cérémonies de mariage « .
C’est dire alors combien ces deux bateaux, baptisés du nom du père de l’indépendance du Mali, Modibo Kéïta et celui du résistant touareg à la pénétration coloniale, Firhoun Ag Alinsar, viennent à point nommé renforcer les capacités de la COMANAV afin qu’elle puisse continuer à jouer, dans de bien meilleures conditions, le rôle unique qui est le sien dans le désenclavement intérieur du pays.
Acquis à la suite d’un avis d’appel international ouvert auprès de la société chinoise » Sainty Marine Corporation Limited » pour près de 3 milliards FCFA, provenant des fonds de la privatisation de la SOTELMA, ces deux navires ont une capacité de 66 places, avec un fond plat de faible tirant d’eau et d’une vitesse de plus 25 km/heure (contre 12,5km/h. pour les gros bateaux de la compagnie). Ils sont dotés de matériels de géolocalisation et de radar de haute performance permettant une navigation presqu’en toutes saisons.
Ayant été invités à prendre place pour une petite promenade dans les salons climatisés de ces joyaux, les officiels (la presse privée a été empêchée de monter à bord par des agents de la sécurité présidentielle) ont pu se rendre compte de leur performance et du confort qui y prévaut.
Avec le retour de la paix dans le septentrion, ces bateaux sont appelés à renforcer notamment les capacités de notre secteur touristique dans le cadre de la navigation de
Mamadou FOFANA, Zoumana Nayté, correspondant à Koulikoro