Annoncé à maintes reprises, le chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, qui était au Nord du Mali pendant l'occupation, aurait été tué durant le week-end en Libye par une frappe américaine. Mokhtar Belmokhtar est un ex-chef d'Aqmi, responsable d'attaques sanglantes, notamment sur le complexe gazier d'In Amenas et dont la tête était mise à prix par Washington. Sa mort a été saluée par l'Association malienne des Droits de l'Homme cette mort.
Le Pentagone a indiqué que Belmokhtar avait bien été la cible d’une frappe américaine, mais n’a pas confirmé sa mort. « Nous continuons à évaluer les résultats de l’opération et fournirons plus de précisions de manière appropriée », a déclaré le porte-parole du Pentagone. « Des avions américains ont mené une opération qui a abouti à la mort de Mokhtar Belmokhtar et d’un groupe de Libyens appartenant à une organisation terroriste dans l’est de la Libye ».
Surnommé le borgne, il avait crée fin 2012 sa propre unité combattante, les « Signataires par le sang », pour s’affranchir de la tutelle Aqmi avec laquelle il était entré en dissidence en octobre 2012.
Mi-mai dernier, selon des sources sécuritaires maliennes, ce chef jihadiste s’était retiré en Libye d’où il entendait contrôler tout le Sahel. Al-Mourabitoune est né en 2013 de la fusion des « Signataires par le sang » et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes jihadistes ayant contrôlé le nord du Mali jusqu’au lancement de l’opération française Serval en janvier 2013. Selon des experts, les hommes du groupe de Belmokhtar se comptent en dizaines plutôt qu’en centaines, avec une forte proportion de Maliens et Mauritaniens.
Selon l’Association malienne des Droits de l’Homme cette mort, si elle se confirmait, constitue une bonne nouvelle dans la lutte contre le terrorisme. Cependant l’AMDH souhaite que les grandes puissances entreprennent la même opération au Nord du Mali pour arrêter la terreur contre les populations civiles.
Au micro se studio Tamani, Me Moctar Mariko, président de l’AMDH et membre du conseil des victimes d’exactions au Nord pendant l’occupation, a déclaré que « « Nous pouvons affirmer et déclarer qu’effectivement c’est une victoire de la communauté internationale sur le terrorisme, quand on sait le rôle que cet homme a joué dans le septentrion du Mali et au sud de la Libye. En effet, nous ne pouvons que nous en réjouir. Mais nous aurions préféré qu’il soit pris et jugé par la justice.
C’est en ce moment que nous pourrions avoir beaucoup d’informations sur les autres ramifications. Mais, vous savez, si on pouvait mener la même opération au Nord du Mali… Ceux qui sont en train de perturber la quiétude des populations maliennes au Nord, sont tous connus. Les Américains, les Français savent où se trouvent ces gens là. C’est parce qu’on s’est attaqué aux intérêts américains qu’il y a eu une telle réaction. Je dis, si on pouvait faire la même chose contre les ennemis de la paix au Mali, ce serait une très bonne chose ».
Avec Tamani