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Crise malienne : Le médiateur face à un panier à crabes
Publié le mercredi 5 decembre 2012  |  le Quotidien


Crise
© Reuters par DR
Crise malienne / Médiation : Blaise Compaoré en réunion avec des représentants de l`ancienne junte militaire.
Mercredi 2 mai 2012. Ouagadougou, Burkina Faso


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Assurément, le président burkinabè est en train de prendre une cure de jouvence dans la crise malienne pour laquelle il est médiateur attitré de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Pour dire vrai, Blaise Compaoré est en train de mouiller le maillot, pour parler comme les sportifs, afin de trouver une solution négociée et pacifiste à la crise sécuritaire et institutionnelle qui secoue le pays de Modibo Keita depuis le début de l’année 2012. Désigné par ses pairs ouest africains pour cette mission, le président du Faso avait-il autre issue que de miser tous ses pions pour la réussite de sa mission ? Du reste, pour son honneur et avec la notoriété qu’il a acquise en matière de résolution de crises, Blaise Compaoré se trouve dans l’obligation de résoudre cette crise multidimensionnelle.

Par ailleurs, au moment où toute l’opinion nationale et internationale s’attendaient aux bruits des bottes des forces étrangères, notamment de la CEDEAO pour la libération du septentrion malien, voilà que Romano Prodi, l’émissaire de l’ONU pour le Sahel, de façon hâtive affirme : il n’aurait pas une intervention militaire au Mali avant septembre 2013. Dont acte ! Monsieur Sahel des Nations unies aurait voulu dire à la République du Mali de se débrouiller qu’il ne se serait pas pris autrement. Cette sortie d’un diplomate ne fait que faire le lit des groupuscules armés dans le Nord Mali.

Alors, avec une telle déclaration qui met en déroute les partisans de l’intervention militaire, le médiateur dans la crise malienne avait-il autre choix que de mettre l’accent sur une solution négociée pour la résolution de la crise ?

Laquelle solution négociée s’affiche non moins difficile comme d’ailleurs on peut aisément le présager. Qu’à cela ne tienne, le docteur es médiation de la communauté ouest africaine n’en démord pas. Mieux, il prend des points et non des moindres dans cet imbroglio polico-islamiste.

En effet, hier 4 décembre 2012, le chef de l’Etat burkinabè a pu réunir autour d’une table, les différents protagonistes de la crise malienne.

Autorités maliennes, Mouvement national de libération de l’Azawad, Ansar Dine, voilà les groupes qui se sont réunis dans la salle polyvalente de Kosyam. N’est-ce-pas là une prouesse que même les plus farouches détracteurs du médiateur doivent lui reconnaitre. Car, réussir à asseoir autour d’une même table les protagonistes de la crise malienne qui se vouent aux gémonies n’est pas une mince affaire. Si donc, cette option venait à produire ses effets, on pourra faire l’économie de la violence qui n’est d’ailleurs la solution à aucun problème. De toute façon, même si l’intervention militaire avait été engagée, il fallait tôt au tard passer par le dialogue pour pacifier le territoire malien. C’est en cela qu’il faut louer, toute hypocrisie mise à part, ce contact préliminaire entre les différents acteurs. Un contact qui inaugure une nouvelle ère dans la crise malienne. Même si, pour notre part, la complexité à rapprocher les différentes positions est réelle.

Justement, en la matière, les idéologies et les positions restent toujours affichées.

« Nous voulons la restauration de la souveraineté du Mali sur chaque centimètre carré du territoire, la restauration de l’ordre républicain et laïc sur l’ensemble du territoire», déclare le gouvernement malien par l’intermédiaire de son émissaire en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères, Tieman Coulibaly.

De son côté, le Mouvement national de libération de l’Azawad se dit hostile à toute discussion en présence du groupe Ansar Dine, car soutient-il, « pas question de parler avec des terroristes », référence faite à Ansar Dine et ses affidés. Quant au groupe Ansar Dine, la principale revendication demeure l’application de la charia dans certaines zones du Nord.

C’est donc là, le plat de résistance venu du Mali et qui a été gracieusement servi au médiateur. Visiblement, il ne doit pas avoir de l’appétit pour véritablement déguster ces fumants mets. Car, sauf tremblement de terre, on imagine mal les autorités maliennes concéder volontairement une portion de leur territoire aux partisans de la charia. Ces derniers aussi, jusqu’au boutiste, défendront leur idéal. Toute chose qui rendra difficile, voire laborieux le travail de médiation du président burkinabè.

Au delà de ces positions affichées qui seront difficilement conciliables, la médiation soufrira, sans doute, de l’absentéisme des responsables des différents groupes protagonistes. Ces derniers, comme on peut bien l’imaginer, seront plus inspirés de se faire représenter plutôt que d’effectuer le déplacement de Ouagadougou. Pourtant, ces procurations, en elles-mêmes, constituent un frein à l’avancée des discussions. Car, les émissaires depêchés à Ouagadougou n’ont pas les pleins pouvoirs de décision les obligeant ainsi à se référer chaque fois à leur hiérarchie. Il faudra alors pour le médiateur d’inclure cette éventualité pour réussir sa mission. Chose qui ne sera vraiment pas aisée

La Rédaction

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