. Cinq jours après le tragique évènement, les langues commencent à se délier. Le mode opératoire des assaillants, infiltrations-commandos à pieds et à motos, drapeau islamique, cris " Allah Akbar ", a fait penser aux jihadistes
Effectivement, des informations concordantes en provenance de la région révèlent que les tueurs du mardi au mercredi 10 juin seraient liés au groupe Ançar Dine du sinistrement célèbre Iyad Ag Ghali. Au nombre de plusieurs dizaines, les assaillants étaient dirigés par le Chef de la Katiba Ançar Dine de Sikasso. Mais qui est-il ? Comment s’appelle-t-il ?
Faut-il rappeler que les Maliens avaient été réveillés très tôt, mercredi dernier par la nouvelle de l’attaque de Misséni, cercle de Kadiolo. Des habitants de la région de Sikasso, d’où relève le lieu de l’attaque, avaient en effet, alerté leurs proches basés à Bamako. Durant toute la journée du mercredi 10 juin, les rumeurs folles ont circulé sur les évènements. Plus tard, dans la soirée, un communiqué officiel confirmait l’attaque, sans plus de détails. L’on a ainsi appris qu’il y avait eu une victime, en l’occurrence Bassiaka Koné, Adjudant de Gendarmerie.
Par la suite, des confrères de la place donnèrent d’amples informations. Selon les uns et les autres, en plus des témoignages de villageois, les assaillants auraient fait leur apparition à Misséni, aux environs de 2 heures du matin du mardi au mercredi. Ils se seraient attaqués aux trois postes de sécurité (Gendarmerie, Police, FAMA), par petits groupes. Parait- il qu’ils avaient été aperçus non loin de Misséni, peu auparavant. Ils auraient gardé leurs engins, motos et véhicules, dans la brousse avant d’opérer.
Quelques heures leur auraient suffi pour prendre possession des lieux. Sur le camp des forces armées (FAMA), ils érigèrent leur drapeau, couleur noir avec enseigne islamique. Ils criaient » Allah Akbar « . Des véhicules et motos des agents furent brûlés. Après leur retrait, le bilant faisait honte. Le gendarme Bassiaka Koné a été retrouvé mort. Un autre gendarme et un policier manqueraient à l’appel. Des blessés ont été enregistrés dans les rangs des forces de l’ordre.
La Marque d’un Enfant de terroir
En aucun moment, il a été question de blessés, à fortiori de morts, parmi les assaillants. Etaient-ils venus de Ségou ou Mopti, zones de prédilection des combattants du front de libération du Macina (FLM) de Amadou Koufa, un illuminé ? Ou de l’extrême Nord du pays ?
Rien de tout cela. Des informations concordantes en provenance de la région, révèlent qu’effectivement les tueurs du 10 juin seraient liés à un groupe islamiste. L’on précise que les assaillants étaient au nombre de plusieurs dizaines. Nos sources sont formelles, les assaillants étaient dirigés par un certain Moussa alias Abou Khalid. Il serait de teint noir, la quarantaine, portant la barbe. Il serait le chef de la Katiba Ançar Eddine de la région de Sikasso. Au regard de son nom, la facilité avec laquelle les assaillants avaient opéré, tout indique alors que c’est un enfant du terroir. Nombre d’assaillants seraient également des fils du terroir.
Faut-il conclure que Kadiolo était en proie à l’insécurité ces derniers temps. Après le passage dans la zone d’un prêcheur, un autre illuminé, il y avait eu des violences occasionnant des blessés et des morts. Fin mai ; des heurts opposèrent des villageois (de Bananso) à des agents de sécurité. Les autorités avaient brillé par des palabres. D’ailleurs, cela faisait des mois que Kadiolo vivait sous de sérieuses menaces. Qu’avait-on fait ? Incapables de gérer les zones de violences de Gao, Tombouctou, Kidal, les autorités laisseront-elles ouvrir un autre front au Sud du pays ?
B Koné