Mahmoud Dicko: «Notre mission est de servir ce grand pays en respectant son caractère laïc et républicain…»

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Publié le mardi 16 juin 2015 | Le Débat

© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger
Bamako, le 15 mai 2015 au CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger. (Photo Mahmoud DICKO, imam et président du Haut Conseil Islamique du Mali)

Le Haut conseil islamique du Mali, en partenariat avec la Minusma, a organisé du 9 au 10 juin 2015 au Cicb un Forum national des leaders religieux musulmans sur le rôle et la mission de la Minusma. L’occasion était bonne pour le président du Haut conseil islamique de tirer au clair les choses. «Le Haut conseil islamique du Mali ne dérogera jamais à son rôle dans ce pays. Nous n’avons pas d’autre agenda que le Mali. Notre mission est de servir ce grand pays en respectant son caractère laïc et républicain. Nous resterons toujours aux côtés des autorités pour la bonne marche de ce pays, comme l’ont fait nos prédécesseurs», a-t-il martelé.
Notons tout d’abord que la cérémonie d’ouverture de cet important événement, placé sous la haute présidence du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, a enregistré la présence de plusieurs personnalités dont Arnauld Akodjénou, représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu ; Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali et Ousmane Madane chérif Haïdara, président des Groupements des leaders religieux du Mali et membre du Conseil islamique.
Dans son intervention, Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali, s’est beaucoup penché sur le rôle des leaders religieux dans le développement du pays. Selon lui, le rapprochement des leaders religieux des autorités politiques n’a autre but que d’aider les autorités à mieux gérer le pays. «Le Haut conseil islamique du Mali ne dérogera jamais à son rôle dans ce pays… Notre mission est de servir ce grand pays en respectant son caractère laïc et républicain. Nous resterons toujours aux côtés des autorités pour la bonne marche de ce pays, comme l’ont fait nos prédécesseurs», a-t-il précisé.
Mahmoud a également annoncé que la participation des musulmans dans la gestion du pays ne fera jamais défaut, car, selon lui, leurs prédécesseurs, comme Kankou Moussa, Askia Mohamed, Ahmed Baba, le Chérif de Nioro et d’autres leaders religieux, se sont toujours battus pour sauver ce pays.
Pour Arnauld Akodjénou, représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu, l’objectif de ce Forum est d’expliquer aux musulmans le rôle et le mandat de la Minusma au Mali. Selon lui, cette rencontre permettra de faire le bilan, le parcours et les différents domaines d’intervention de la Mission onusienne au Mali.
Dans son allocution, Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République du Mali, s’est réjoui de l’accompagnement sans faille de tous les jours des leaders musulmans à travers des conseils, des bénédictions et critiques. Pour IBK, expliquer le rôle et le mandat de la Minusma aux musulmans est normal et vient à un moment crucial du processus de paix où nos populations ont besoin de plus de sensibilisation et d’information sur les missions de la Minusma.
Par ailleurs, le président de la République s’est réjoui de l’annonce de la signature de l’accord de paix par la Cma, le 20 juin prochain, clôturant du coup le processus de signature de paix engagé le 15 mai dernier. IBK a reconnu le rôle crucial joué par les leaders religieux pour l’obtention de cette signature de paix. Mais, selon lui, le plus dur commence après le 20 juin, dans le cadre de l’instauration définitive de la paix dans notre pays.

Y. Doumbia