Le drame de l'immigration clandestine ne cesse de révolter. Le président du PARENA, Tiébilé Dramé, dénonce l'aphonie ou l'absence de réponse africaine appropriée face à ce fléau.
Dans une tribune parue dans le dernier numéro de Jeune Afrique, le président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), Tiébilé Dramé, estime que « l’Afrique est sourde au drame que vivent ses enfants en Méditerranée « . Toute chose à laquelle il urge d’apporter des solutions.
Pour le président du parti du bélier blanc, non moins ancien ministre des Affaires étrangères, à la fin de la première semaine de ce mois de juin, 4 000 nouveaux rescapés de la mer sont arrivés sur les côtes italiennes portant à 50 000 le nombre de migrants accueillis en Italie depuis le début de l’année.
Et d’ajouter qu’une semaine avant, le 29 mai, 4 200 personnes parties de Libye à bord de 22 embarcations différentes avaient été secourues par le dispositif européen mis en place à cet effet. « Tous les aspirants à une vie meilleure en Europe n’ont pas eu cette chance « , écrit-il.
A l’en croire, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) évalue à 2 000 le nombre de migrants mort ou disparus en Méditerranée depuis janvier et l’organisation indique qu’à ce rythme ces « candidats à la morts plutôt qu’à la vie misérable » pourraient atteindre le chiffre de 30 000. Un record a été atteint en avril, quand plus de 800 migrants partis des côtes libyennes ont péri avant d’atteindre l’île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile.
Pas de réponse appropriée
Selon Tiébilé Dramé, la « route méditerranée centrale » à partir de la Libye est la plus fréquentée par ces milliers de bras valides, qui quittent le continent africain à la recherche périlleuse d’un mieux-être. Et les pays les plus touchés par le phénomène sont l’Erythrée, le Mali, le Niger, la Gambie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire. Et le leader du PARENA de dénoncer le mutisme du continent africain qui ne donne aucune « réponse appropriée » à ce drame, avant de constater que l’Union Africaine ne s’est récemment, le 27 mai 2015, contentée que de rendre hommage aux hommes et femmes disparus en Méditerranée. C’était lors d’une réunion, qui n’a, du reste, rassemblé que très peu de participants, dont une poignée d’ambassadeurs à Addis-Abeba. C’est pourquoi le Représentant de l’ONG Oxfam dans la capitale éthiopienne, Désiré Assogbavi, disait que «les Africains sont toujours les derniers à réagir» face à différents fléaux.
Bruno D SEGBEDJI