Le retour de la paix va se traduire instantanément par une accentuation de la décentralisation avec comme corollaire la régionalisation, gage d’une meilleure redistribution des richesses.
Organisée annuellement, la session du Conseil d’administration de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT) est l’occasion de dresser un bilan des opérations de l’année écoulée, de poser un certain nombre de problèmes et de se projeter dans l’avenir. Quatre points sensibles ont été inscrits à l’agenda de la 19ème et 20ème session tenue hier à l’Onomo Hôtel : l’état d’exécution des délibérations de la 17ème session technique ordinaire, le rapport d’exécution technique et le rapport financier du Fonds national d’appui aux collectivités, la note relative à la mobilisation des droits de tirage de 2014 et enfin, le résultat des travaux de la commission spécialisée « Stratégies et suivi-évaluation ».
La session a permis, entre autres, de montrer aux partenaires que, malgré « cette longue et douloureuse période d’insécurité et d’instabilité économique et sociale » pour reprendre le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation qui a présidé la cérémonie d’ouverture, l’ANICT est encore débout et prête à rebondir. Un appel du pied est lancé aux partenaires afin de délier un peu plus le cordon de la bourse. Surtout à l’heure de la régionalisation consacrée par l’accord de paix imposant de nouveaux engagements dont le transfert de 30% des ressources fiscales de l’Etat aux collectivités à l’horizon 2018. « Pour ce faire, il nous faudra être capable de passer dès 2016 à 18% au 31 décembre » a indiqué le ministre.
Le budget ANICT pour l’exercice en cours s’établit en ressources et dépense à un peu plus de 30, 64 milliards de nos francs, en légère hausse (0,94%) par rapport à l’année dernière. Sa mise en œuvre est confiée au Pr Akory Ag Iknane dont le bagage impressionnant en a fait une personne idéale pour occuper le fauteuil prestigieux de directeur général. Il a du talent pour communiquer et de l’intégrité dans la gestion des ressources. Brève a été cependant son intervention. Qu’à cela ne tienne, les mots étaient chargés de signification, plus précisément de souhait : « Que l’unité, la paix soit au rendez quatre jours après cette session, c’est-à-dire le 20 juin », date prévue pour la signature de l’accord de paix par la Coordination des mouvements de l’Azawad.
Au moment où nous mettions sous presse, la session se poursuivait. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.
Georges François Traoré