En plus du riz, cette augmentation est attendue sur le maïs et la pomme de terre Le secrétaire général du ministère du Développement rural, Daniel Siméon Kéléma, a procédé, vendredi dernier sur un tracteur, au labour d’un champ dans la zone de production rizicole de Kouroumari. Ce geste consacrait le lancement officiel de la campagne agricole 2015-2016 dans les zones de production de l’Office du Niger. L’événement s’est déroulé en présence du président directeur général de l’Office du Niger, Ilias Dogolum Goro, des différents directeurs de zones de l’office, du directeur national du Génie rural, Adama Diarra, et des représentants des structures techniques nationales et régionales.
Avant le coup d’envoi de la campagne, la délégation conduite par le secrétaire général s’est rendue sur le chantier de Touraba dans la zone de Kouroumari. Ce chantier d’aménagement est une initiative du gouvernement, financée par l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) pour 11,529 milliards Fcfa et un délai d’exécution initial de 24 mois. La superficie à aménager est de 2174 hectares, dont seulement 500 hectares devraient être livrés cette campagne. Le chantier est exécuté par la Société d’exploitation de sable et de gravier (SESG) et le groupement Hydropacte/Betico en assure le contrôle et la surveillance pour une enveloppe de 439 millions Fcfa pour un délai d’exécution initial de 19 mois.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet régional de mise en valeur des terres à l’Office du Niger, l’UEMOA a conclu une convention de financement avec le gouvernement pour l’aménagement de 11.288 hectares dans la zone de production de Kouroumari. Sur cette superficie, 9.114 hectares appartiennent au casier de Kandiourou et 2174 à celui de Touraba.
Dans le cadre de cette convention, 10% des terres aménagées seront attribuées aux populations autochtones et 90% aux ressortissants des Etats de l’UEMOA qui en feront la demande. Ces derniers rembourseront les coûts d’aménagement (réseaux secondaire, tertiaire et parcelles). Une convention de délégation de gestion à travers des baux emphytéotiques sera conclue entre l’Office du Niger et l’UEMOA pour les ressortissants de l’espace communautaire.
La convention de financement prévoit aussi la réinstallation des populations déplacées du fait des aménagements. Cette réinstallation comprend la construction de maisons, la viabilisation des sites et l’indemnisation des biens perdus. Si les travaux pour les sites de recasement avancent normalement, tel n’est pas le cas pour le chantier d’aménagement de 500 hectares de Touraba. Il faut, par ailleurs, préciser que les travaux de Kandiourou n’ont pas démarré, faute de financement.
LE TRESOR CACHE. Les travaux d’aménagement des 500 hectares de Touraba ont démarré en 2011, mais la crise sécuritaire survenue dans notre pays a contraint l’entreprise à l’arrêt. Depuis cette première suspension, le chantier a connu plusieurs autres arrêts pour des raisons diverses de procédures et d’insécurité résiduelle. A la date du 30 avril passé, les travaux du chantier étaient estimés à 52% pour un délai consommé de 78,8%.
Le chantier rencontre plusieurs difficultés à cause essentiellement des faibles moyens logistiques déployés par l’entreprise sur le terrain d’une part et des réticences des populations à accepter l’enlèvement des tuyaux qui entravent la poursuite de la réalisation des canaux d’irrigation et la longue procédure de signature d’un avenant qui a pris un an pour être conclu entre l’UEMOA et l’AGETIPE, d’autre part. Tous ces facteurs ont sérieusement impacté les délais de livraison du chantier.
Le secrétaire général du ministère du Développement rural a invité les populations à ne pas entraver les travaux. L’attitude des paysans s’explique par le fait qu’ils ont posé un siphon dans le canal pour irriguer leurs champs hors casiers. Ces champs sont situés sur le tracé de la transhumance des animaux qui vont de Diafarabé à Guiré dans le cercle de Nara. Une situation qui ne fait que compliquer davantage l’équation de ce chantier.
Daniel Siméon Kéléma a tenu que le périmètre soit livré dans les délais afin que son exploitation puisse démarrer au cours de cette campagne. Afin de respecter cette exigence de la tutelle, il a été convenu qu’une réunion regroupera les représentants des populations concernées, les autorités administratives et communales, la direction générale de l’Office du Niger pour demander aux bénéficiaires d’accepter l’enlèvement du siphon et la matérialisation immédiate du tracé de la zone de transhumance. Le périmètre maraîcher de 20 hectares des femmes sera, lui, compensé rapidement par la direction générale de l’Office du Niger.
Par ailleurs, le secrétaire général du département a salué diverses initiatives de l’Office du Niger : l’empoissonnement des étangs d’eau à Kimbiri wèrè, la remise de distinctions, d’équipements (décortiqueuses, motoculteurs) et moyens de production aux producteurs méritants et agents d’encadrement à N’Débougou. Des bascules d’une capacité de pesée d’une tonne, des sacs d’engrais (Urée, DAP et organique) et de semences, des motos Djakarta et Royal avec du carburant ont été offerts gracieusement à tous ceux (hommes et femmes) qui ont été primés au titre de la campagne agricole 2014-2015.
Au cours d’une animation culturelle, le groupe de théâtre Kabako de Niono a présenté un sketch sur les valeurs culturelles et monétaires de l’agriculture. La petite pièce était un message de sensibilisation à l’adresse des jeunes qui désertent leurs contrés à l’approche de l’hivernage pour les sites d’orpaillage traditionnel, les grandes villes ou l’émigration à la recherche d’un hypothétique bonheur qui se trouve sous leurs pieds. « Seul le travail libère l’homme » et « un trésor est caché dans le sol qui vous rendra riche et indépendant, seuls les paresseux n’en profiteront pas », ont entonné les artistes.
La campagne agricole qui démarre prévoit une production de 828.886 tonnes de riz paddy, 357.000 tonnes de produits maraîchers, 30.000 tonnes de maïs, 47.000 tonnes de pomme de terre et 5000 tonnes de poisson frais issus des cages, étangs et des parcelles de rizipisciculture. A titre de rappel, les réalisations de la campagne 2014-2015 ont été de 644.422 tonnes de riz paddy, 370.000 tonnes de produits maraîchers, 25.000 tonnes de maïs et 42.000 de pomme de terre.
M. COULIBALY