Dans un communiqué diffusé récemment, La Plateforme des mouvements républicains du 14 juin a expliqué les raisons qui l’ont conduit à ne pas signer les deux actes d’Alger du 5 juin 2015, en l’occurrence, le Relevé de conclusions des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger et l’arrangement sécuritaire pour une cessation des hostilités.
La Plateforme a considéré que le premier document, le Relevé de conclusions des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger, était incomplet puisque son nom ne figurait que dans la partie destinée aux signataires. A cet effet, elle avait soumis à la médiation élargie une contre proposition qui corrigeait cette omission.
Pour la Plateforme la contre proposition tenait compte du caractère inclusif de l’Accord, en redonnant à l’acte plus de crédibilité, en rapprochant ses termes de l’Accord du 15 mai 2015 et en définissant sa nature juridique. Malgré cela, la médiation a rejeté la contre proposition. La Plateforme a ajouté : « qu’elle a été de nouveau sollicitée avec insistance par la médiation, d’une part, à ne pas exiger son nom dans l’acte et d’autre part, à accepter de le signer. Dans le souci de donner à la médiation toutes ses chances de convaincre la CMA dans le but de parachever le processus d’Alger, au nom de la paix, la Plateforme a accepté les deux conditions, mais, est restée intransigeante sur la nature juridique de l’acte, lequel ne devait, en aucun cas, être considéré comme modificatif de l’Accord du 15 mai 2015. » Pour lever toute équivoque, a souligné la Plateforme, elle a proposé à la médiation élargie deux articles signalant, d’une part, que le relevé des conclusions des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, issu du processus d’Alger, ne constitue pas un avenant au sens de l’article 65 de l’Accord du 15 mai 2015 et que d’autre part, il représente, pour les parties et la médiation, un document pertinent de travail, en perspective de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali du 15 mai 2015. La Plateforme a précisé: « C’est ainsi qu’à défaut de cette clarification cependant conforme à l’esprit et à la lettre de l’Accord du 15 mai 2015, la Plateforme, forte de son bon droit, déclina courageusement sa signature et laissa à la médiation élargie, la responsabilité des conséquences du caractère équivoque de cet acte sur la mise en œuvre dudit Accord du 15 mai 2015. »
Les motifs du rejet de l’arrangement sécuritaire du 5 juin 2015
Concernant sa non signature de l’arrangement sécuritaire du 5 juin 2015, la Plateforme a signalé qu’il leur est imposé de se retirer de Ménaka, ville de résidence de la majorité de leurs combattants, sans tenir compte de leur demande formulée le 20 mai auprès de la médiation élargie, à savoir : « 1- elle obtienne de la CMA, en guise de bonne foi, qu’elle cesse immédiatement, pendant 10 jours consécutifs, toute attaque, tout vol, tout pillage, tout assassinat, tout viol, toute séquestration, tout braquage, etc. contre les populations civiles de la région de Tombouctou. 2- L’organisation d’une mission multipartite sur Ménaka, composée de la médiation élargie, de la Plateforme, des autorités traditionnelles de Ménaka, de la collectivité locale de Ménaka, des députés, en vue de parvenir à une solution heureuse. 3- La garantie de sécurisation des populations de Ménaka, la globalisation des mesures sécuritaires et leur extension à toutes les localités, objets de violence gratuites contre les populations civiles, les forces de la MINUSMA et de BARKHANE, y compris Kidal, Tabankort, Anéfis, Tarkint, Ber, Rharous, Tessit, N’Tillit, Gossi, Diré, Goundam, etc. »
Ce sont, entre autres, les raisons évoquées par la Plateforme des mouvements républicains du 14 juin, pour ne pas signer le Relevé de conclusions des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger et l’arrangement sécuritaire pour une cessation des hostilités.
B.D.