Pour voir clair dans le dossier des engrais dits frelatés, le député Bakary Koné, élu à Koutiala sous les couleurs de l’ADEMA-PASJ, vient d’interpeller en « Questions orales » à l’Assemblée nationale le ministre du Développement rural, Dr Bocary Treta. Ce sera demain en séance plénière. Qu’est-ce qui s’est réellement passé dans la passation de ce juteux marché d’intrants agricole devant contribuer à améliorer le rendement des cultures ? Le député Bakary Koné, issu de la zone CMDT de la capitale du coton, veut aider l’Etat à situer les responsabilités.
Le député ADEMA Bakary Koné sera, demain à l’Hémicycle, en face au puissant ministre du Développement rural, Dr Bocary Tereta, non Secrétaire général du RPM, le parti au pouvoir.
Il posera des questions sur la problématique des engrais frelatés, les conditions de passation de ce marché portant sur plusieurs tonnes d’intrants (pas moins de 40 000 t) dans lequel un GIE, dont répondrait le président de l’APCAM, Bakary Togola serait cité. Ce sont là quelques unes des préoccupations que l’élu de Koutiala va exposer au ministre du Développement rural.
Et un proche du député de soutenir que de tout temps, le marché malien a été bien approvisionné en intrants agricoles. Comment se fait-il qu’avec l’avènement de ce ministre, le pays connaît des problèmes dans ce domaine ? Une situation dénoncée par un député du parti au pouvoir, l’honorable Bafotigui Diallo, élu en Commune Vi du district de Bamako.
Il faut signaler que l’honorable Bakary Koné est très attaché au monde rural. Notamment celui de la zone CMDT et ne voudrait, pour rien au monde, assister à la chute de la production agricole. « En ce moment où le président de la République se bat pour subventionner les tracteurs et les intrants et améliorer les conditions de travail des paysans, l’on ne peut comprendre que des individus tirent cet effort vers le bas à travers des malversations « , a dénoncé le député.
En outre, le président de la République ne manque pas d’occasion pour clamer haut et fort sa volonté de mettre fin à l’impunité. Et dans les transactions relatives aux intrants agricoles pour la saison 2015-2016, il a martelé sa ferme volonté de voir situer les responsabilités dans le marché frauduleux des engrais.
Lors des débats sur la Déclaration de politique générale le jeudi 11 juin dernier à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a aussi réitéré qu’il n’y aura pas d’impunité dans ce dossier.
Il faut signaler que des voix s’élèvent pour réclamer que des têtes tombent dans cette affaire. Tel est le cas du Collectif pour la défense de la République (CDR), dirigé par Mohamed Youssouf Bathily (le fils du ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières, Mohamed Aly Bathily) qui exige la démission du ministre Bocary Treta.
Rappelons que l’on parle dans cette de près de 40 000 tonnes d’engrais de mauvaise qualité (livraisons non conformes aux commandes) importées qui auraient des effets néfastes sur les cultures, mais aussi sur la santé des consommateurs. Les associations paysannes demandent des comptes au gouvernement de même que l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA). Visiblement, les acteurs impliqués dans ces transactions ont des soucis à se faire si les promesses de sanctions doivent être mises à exécution.
Bruno D SEGBEDJI