La mairie du district est le point de discorde entre la société chargée de la mise en œuvre du projet d’assainissement de Bamako, Ozone-Mali, et ses employés, en grève depuis le vendredi dernier. La société marocaine réclame à la mairie du district une facture de 2,7 milliards de F CFA qu’elle a déjà investie en exécution de la convention pour payer les travailleurs.
Les pensionnaires du groupe Ozone observent depuis vendredi un arrêt de travail pour non-paiement des retombés de mai. La société confirme les allégations des grévistes, mais estime que les difficultés sont liées au non-respect des engagements de ses partenaires, notamment la mairie du district et le gouvernement. La société incline ses responsabilités de payer les salaires des pensionnaires sans des retombées de la part du maître d’ouvrage, en l’occurrence la mairie du district de Bamako.
La mairie du district, qui, dans le cadre de l’assainissement de la ville de Bamako, a signé en janvier une convention avec le groupe marocain Ozone pour la propreté de la ville de Bamako d’un montant de 9 milliards de FCFA par an, n’a rien versé au compte de son partenaire pour l’exécution du contrat. Le projet exécuté durant les six mois a été préfinancé par la société. Les premières opérations, en l’occurrence les équipements et le recrutement des salariés, ont coûté à Ozone-Mali 2,7 milliards de F CFA. Cette facture présentée par la société à la mairie du district traîne toujours. Or, les termes de référence de la convention concluent le versement des premiers coûts avant six mois.
La frustration des employés et le refus de la société Ozone de s’exécuter pour le paiement des salaires sont légitimes. Puisque la mairie a failli vis-à-vis des partenaires. Même si la situation avait été soulignée dès la signature de la convention, la municipalité n’a pas fait du sujet une préoccupation.
Après avoir mis tous les GIE en faillite, la mairie voudrait renouer avec les pratiques anciennes avec les nouveaux partenaires. Elle avait réussi à mettre en place un réseau mafieux autour de l’attribution des marchés d’assainissement de Bamako, caractérisé par le clientélisme et la dilapidation financière.
Bréhima Sogoba